BRAS

Le mot s'emploie très souvent au sens propre; au sens figuré, il est
ordinairement le symbole de la force et de l'autorité.

Saül portait sur la tête la couronne et au bras le bracelet,
insignes de la royauté (2Sa 1:10). Pour donner plus de solennité
à ses affirmations de droiture et d'intégrité, Job accepte de voir
son bras brisé et arraché si elles ne sont pas sincères (Job
31:22). Le courageux Dosithée, qui pendant la bataille saisit
l'Iduméen Gorgias par son manteau pour le prendre vivant, a le bras
coupé par un cavalier thrace (2Ma 12:35). Des gestes de la
main et des bras attirent l'attention des auditeurs (Ac 12:17
13:16 21:40).

Pour produire les événements redoutables connus sous le nom de
plaies d'Egypte, Moïse, suivant l'ordre de Dieu, étend la main avec
sa verge (Ex 7:19 8:6-17 9 22 10:12-13,21-22). De même pour le
passage de la mer Rouge (Ex 14:21,26), cf (Esa 63:12). ou
pour la défaite des Amalécites (Ex 17:9-13).

La puissance de Pharaon étant inférieure à la puissance de
Jéhovah, le bras de Pharaon est brisé par le bras de Dieu. (cf.
Eze 30:21) Dans la malédiction sur la maison d'Héli: (1Sa
2:31) «Je couperai ton bras et le bras de ta famille, de sorte
qu'il n'y aura plus de vieillard dans ta famille», les LXX ont lu,
par un simple changement de voyelles: progéniture, au lieu de bras,
ce qui s'accorde mieux, d'ailleurs, avec la fin de la phrase:
personne ne vivra longtemps, tous mourront jeunes. Nos trad. s'en
tiennent à l'image de l'hébr., même la Vers. Syn. qui donne cependant
une interprétation pouvant s'appliquer aux deux: «Je détruirai ta
vigueur.» On voit par là (cf. Za 11:17) le sens large que peut
revêtir le mot.

L'expression «bras de chair», ou bras mortel, représente une
puissance humaine en opposition avec la puissance divine qui
intervient en faveur de son peuple ou de ses créatures (2Ch
32:8). «Maudit l'homme qui fait de la chair son bras» (Jer
17:5) signifie, comme le trad. librement la Vers. Syn.: «qui fait
de la créature son appui»; comp. «ils se font un dieu de leur
bras» (Job 12:6,Mic 2:1). Ainsi le mot peut désigner soit la
force de l'impie, la puissance du méchant (Ps 10:15,Job 38:16,Eze
31:17). soit l'activité bienfaisante de Dieu, sa protection
efficace (De 11:2 33:27,Ps 44:4,Esa 33:2,Ac 13:17), ou encore
son intervention pour anéantir la force du méchant, comme dans
l'image courante si expressive: «à main forte et à bras
étendu» (Ex 6:6,De 5:15 7:19,2Ch 6:32,Jer 32:17,21 etc.).

Il faut y ajouter l'image de la tendresse, évoquée par
l'évangéliste de l'exil (Esa 40:11 49:22 66:12) et réalisée par
Jésus lorsqu'il prend les petits enfants dans ses bras (Mr 9:36
10:16, cf. Lu 2:28).