BOUCHE
Elle est désignée, dans l'A.T. et le N.T., par une demi-douzaine de
mots originaux (Ex 4:11,Ps 149:6 32:9,Pr 15:14,Da 7:8,Mt
17:27,Jas 3:3,Ap 13:5 et suivant, etc.), mais tous peuvent aussi
être employés au sens fig., la bouche (comme aussi la langue et les
lèvres) représentant les paroles, et par là le jugement, la sagesse,
ou bien la sottise, la folie et même le caractère de la personne qui
parle: juste, méchante, perverse, etc (Pr 10:11,14,31 Ps 109:2
Esa 53:9 Jas 3:10 etc.).
Aussi la bouche est-elle mise soit en corrélation, soit en
opposition avec le coeur, suivant que les paroles expriment ou
déguisent les sentiments (De 30:14,Esa 29:13,Mt 12:34 etc.).
L'observation de Sir 28:12 fait penser à la locution
proverbiale: «souffler le chaud et le froid» (comp. La Fontaine, Fables, V, 7).
Il est à remarquer que la plupart des passages des évangiles
mentionnant la bouche, et un bon nombre de ceux du reste du N.T.,
sont des citations de l'A.T. (Mt 4:4 21:16,Ac 8:32,2Th 2:8,
etc.); c'est que l'hébreu fait entrer ce terme dans de nombreuses
locutions: celui qui prend la parole\ouvre la bouche,
disant...» (Mt 5:2,Ac 8:35 etc.); s'entretenir de vive voix,
c'est litt. «bouche à bouche» (2Jn 1:12,3Jn 1:14, cf. No
12:8); le pouvoir de condamnation que le Christ détient, c'est le
glaive de sa bouche (Ap 2:16), etc.
La terre elle-même, en se fissurant, «ouvre sa bouche».
(No 16:32) Ce terme prêtait plus que tout autre à anthropomorphisme
dans le peuple à qui Dieu a parlé; (cf. Heb 11: et suivant) et
la proclamation familière à l'A.T.: «La bouche de JHVH a
parlé» (Esa 1:20 34:16 58:14 etc.) a dû contribuer à préparer
la mentalité juive à la conception de «la Parole faite chair»