BITUMES
Hydrocarbures, soit liquides comme le naphte ou pétrole, soit mous
comme le malthe ou bitume glutineux, soit solides comme le caoutchouc
minéral (élatérite) et l'asphalte, qui est un carbure plus ou moins
oxygéné.
C'est ce dernier qu'on trouve en Mésopotamie (sources de Kit sur
l'Euphrate, à 250 km. en amont de Babylone, mentionnées par Hérodote,
et sources près du Tigre, à 100 km. au Sud de Ninive) et en Palestine
à Hâsbeiya sur les flancs du mont Hermon et surtout autour de la mer
Morte (Étang Asphaltite de Josèphe, Lac Asphaltite de Pline), où les
couches argileuses et calcaires sont imprégnées de bitume. Dans la
partie méridionale de cette mer, des masses bitumeuses flottent sur
les eaux lors des tremblements de terre.
C'est aux abords du S. de la mer Morte que la région était
parsemée de nombreux puits de bitume pour l'exploitation de ce
produit (Ge 14:10). Les Egyptiens employaient le bitume de la
mer Morte dans la préparation des momies. Le mortier (khémar) des
premières constructions babyloniennes était en asphalte, comme en
témoignent la Genèse (Ge 11:3, tour de Babel) et les
descriptions de Diodore de Sicile. L'arche de Noé fut enduite de
bitume (kopher, de l'assyr. kouprou), pour en assurer
l'étanchéité (Ge 6:14), ainsi que la corbeille de jonc où fut
placé l'enfant Moïse: (Ex 2:3) mélange d'asphalte (hébreu khémar,
d'une rac. qui veut dire bouillir) et de poix (hébreu zéphet); cette poix aussi devait n'être qu'un genre de
bitume. (cf. Esa 34:9)