BETH-SÉMÈS
(=maison du Soleil). Aujourd'hui Ain Chems, à 25 km. à l'Ouest
de Jérusalem.
Localité qui marquait la limite du territoire attribué à
Juda (Jos 15:10) et était une des villes lévitiques (Jos
21:16). Elle joua un rôle lorsque l'arche fut ramenée du pays des
Philistins (1Sa 6:9-12,13-16 etc.). Administrée sous Salomon
par Ben-Déker (1Ro 4:9). Amatsia, roi de Juda, y fut battu par
Joas, roi d'Israël (2Ro 14: et suivant). A l'époque d'Achaz, la
ville fut prise par les Philistins (2Ch 28:18) et sans doute
ruinée par Sennachérib, assiégeant Thimna, toute proche de
Beth-Sémès.
Le site a été fouillé par El. Grant, qui a dégagé un rempart
mégalithique rappelant ceux de Tell en-Nasbé, Balata, Beit-Mirsim, et
croit pouvoir démêler cinq phases dans l'habitat. La première
installation, qui remonte aux environs de 2000, fut dévastée par
l'invasion hyksos, vers 1800. Une restauration fut suivie d'une
nouvelle dévastation, vers 1600. A l'avènement de la 18 e dynastie,
B.-S. fut conquise par l'Egypte. Aux environs de 1200, la ville fut
encore ruinée (conquête israélite ou invasion philistine). Jusqu'à
l'exil, elle connut un certain renouveau. On avait retrouvé
précédemment à B.-S. un sinnor (conduit souterrain) et un
haut-lieu à cinq bétyles (pierres sacrées). Tout ceci répond bien à
la physionomie, connue par ailleurs, des anciennes cités cananéennes.
Dans la campagne de fouilles de 1930 a été trouvé un tesson de
poterie portant sur les deux faces, convexe et concave, quelques
lettres d'hébreu ancien; découverte à ajouter aux documents encore
rares de l'époque où l'écriture alphabétique s'établit en Canaan. A.
P.