BETHLÉHEM

(=maison du pain). Nom de deux villes de Palestine.

1.

Cité de Juda, aujourd'hui Beit Lahm, à 9 km. au Sud de Jérusalem,
11.000 habitants (fig. 45 à 47). Désignée avec le nom de la province
(Bethl. de Juda) pour la distinguer de Bethl. de Zabulon (n° 2).
Ainsi, mentions dans Jug 17:7 19:1,Ru 1:1,1Sa 17:12. Dans le
N.T., on dit: Bethléhem de Judée (Mt 2:1,6). Parfois aussi on
disait Bethléhem Éphrata (Mic 5:1), et Éphrata a pu être le
nom primitif de la ville. (voy. Ge 35:19,Ps 132:6) D'après les
généalogies des Chr., Bethléhem était petit-fils d'Éphrata et fils de
Hur (1Ch 4:4), et d'après 2:51 fils de Salma. Souvent les
habitants de Bethléhem sont appelés Éphratiens (Ru 1:2,1Sa
17:12). Si cette ville n'est pas mentionnée parmi celles de
Juda (Jos 15:59; dans les LXX, le texte a été complété), on la
trouve signalée à propos du tombeau de Rachel (Ge 35:19 48:7),
mais la tradition tardive qui place ce sépulcre de la femme de Jacob
à 1 km. au Nord de Bethléhem est probablement née d'une confusion:
l'Éphrata de Ge 35:16 est aux environs de Béthel. (cf. 1Sa
10:2) Mention de Bethléhem dans l'histoire des deux
lévites (Jug 17-19). Cette ville est avant tout, dans
l'histoire, le berceau de la famille de David (1Sa 16:11 et
suivant
1Sa 17:12 20:6,Ru 1:1 2:1 4:13-22,Lu 2:4), et l'on
racontait l'exploit des guerriers de David, venus puiser de l'eau à
la citerne de Bethl. malgré les Philistins (2Sa 23:14-17,1Ch
11:16-18), celui d'Elchanan, vainqueur de Goliath (2Sa
21:19), mais aussi l'ensevelissement d'Asaël tué par Abner (2Sa
2:32). Roboam fortifia Bethléhem (2Ch 11:6). En 586, les Juifs,
fuyant vers l'Egypte, s'arrêtèrent à une hôtellerie près de
Bethléhem (Jer 41:17). Michée prophétisa que le Messie sortirait
de cette ville (Mic 5:1), espérance qui demeura vivace chez les
Juifs (Mt 2:6,Jn 7:42). La tradition, conservée par deux
évangé-Ustes, situe la naissance de Jésus à Bethléhem (Mt 2:1,Lu
2:4-6,16) et, dès le II e siècle, on la plaçait dans une grotte
(Justin, Dial., 78:5, Protév-de-Jacques 17:3 18:3, Pseudo-Mt
13:2); ceci, confirmé par Origène et Épiphane; saint Jérôme relate
que, d'Adrien a Constantin, la grotte de la naissance fut le théâtre
des rites funèbres de la mort de Thammuz-Adonis. Ce culte païen
fut-il instauré pour chasser une vénération chrétienne? En 326,
Constantin et sa mère Hélène firent construire une superbe basilique
à cet emplacement. Au VI e siècle, Justinien restaura l'édifice en le
modifiant quelque peu (narthex, choeur développé, plan cruciforme).
Les Arabes, avec Omar, respectèrent l'église; les Croisés, à leur
arrivée en Palestine (XII e siècle), embellirent encore le sanctuaire
(mosaïques, peintures). La basilique a survécu à bien des
vicissitudes et reste un des plus magnifiques exemplaires de la
première architecture chrétienne. De la «trilogie constantinienne» de
Bethléhem, du Saint-Sépulcre et de l'Éléona, seul subsiste intact--ou
presque--le sanctuaire de Bethléhem, hommage à la Nativité. (Pour
l'étude du monument, l'ouvrage capital est le Bethléhem des PP.
Vincent et Abel.)

2.

Petite cité de Zabulon, nommée à propos du partage de la
Palestine (Jos 19:16), et résidence du juge Ibtsan (Jug
12:9 et suivant). Aujourd'hui, le petit village de Beit Lahm, à
11 km. au Nord-O, de Nazareth. A. P.