BAR-JÉSUS

(=fils de Jésus, en araméen).

Nom du mage ou magicien juif auquel l'apôtre Paul eut affaire à
Paphos (île de Chypre); le récit des Actes donne aussi son surnom,
Elymas, qu'il interprète: «magicien», ce mot dérivant peut-être de
l'araméen alima (=puissant), ou plus probablement de l'arabe alitn
(=sage), dont le pluriel uléma. est encore donné aux
docteurs musulmans.

Les chrétiens pouvaient avoir tendance à éviter d'appeler un tel
individu du nom de leur Maître; ainsi la version de la Pechitto le
désigne comme Bar-Choumo (=fils du nom) au lieu de Bar-Jésus. Comme
beaucoup de sorciers d'aujourd'hui, les magiciens d'alors
s'assuraient leur autorité en mélangeant la science et le mystère
(voir Magie, Sorcellerie).

Fort de cette autorité, Bar-Jésus essaye de reprendre le
proconsul romain Sergius Paulus, qui subissait l'ascendant des
missionnaires Barnabas et Saul. Ce dernier ne se laisse pas
intimider: il emploie les arguments capables de convaincre le
proconsul et de réduire le sorcier à l'impuissance; il dévoile la
fausseté et la supercherie des enseignements du magicien; il use
d'ironie en donnant à ce Bar-Jésus le surnom de Bar-Satan, fils de
Satan; et pour prouver que la vraie puissance appartient à Dieu, il
plonge l'habile homme dans la nuit, en le frappant de cécité
passagère.

Cet échec du paganisme à tendances scientifiques fournit un
exemple de la méthode de l'apôtre lorsqu'il a recours, non à
l'éloquence ni à la science, mais à la «manifestation de la puissance
de l'Esprit» (1Co 2:4).