AZAZEL

Ce terme, dont l'étymologie et le sens demeurent encore très obscurs,
ne se trouve que dans Le 16:8-11; il y est mis en rapport avec
l'un des deux boucs utilisés pour le rituel de la fête juive des
Expiations (Le 23:26 et suivants).

Ce bouc, semblable à celui que l'on venait d'immoler comme
victime expiatoire à JHVH, était amené devant le sacrificateur qui,
par l'imposition des mains et par la confession publique des
iniquités du peuple, était censé le charger des péchés d'Israël;
après quoi il était renvoyé au désert (Le 16:20-32).

Certains commentateurs pensent que le mot Azazel s'applique à
l'acte même de renvoi du bouc dans le pays de la solitude; ils le
font dériver d'un verbe hébreu hâzal (éloigner) et traduisent le
texte original le-hâza'zel par la tournure «pour le complet
éloignement» (sous-ent.: des transgressions).

Par le moyen du renvoi du bouc, les péchés des Israélites
auraient été ôtés, éloignés de devant le Dieu saint. Ainsi
s'expliquerait-on que la Vulg, ait traduit «bouc émissaire» (emissarius =renvoyé).

Mais le texte fait de Azazel un nom propre, qu'on ne saurait
d'ailleurs attribuer au bouc en question, car d'après Le 16:8,
entre les deux boucs du rituel, l'un est «pour Jéhovah» et l'autre
«pour Azazel».

De nos jours on incline à penser qu' Azazel représente un
être satanique, un prince des esprits malfaisants qui, d'après les
Sémites primitifs, résidaient dans les lieux solitaires et désolés.
Ces croyances démonologiques, courantes chez beaucoup de peuples
antiques, ne sont malheureusement pas faciles à déceler en Israël.
Peut-être y survivaient-elles à l'état de vestiges et servirent-elles
à exprimer l'idée que les péchés et les maux des hommes procèdent
d'une personnalité ou d'une puissance hostile à JHVH et que leur
élimination implique leur renvoi à l'auteur ou à la source d'où ils
émanent. Quant à l'idée que ces péchés et ces maux pouvaient être
transférés à des animaux vivants, elle fut partagée par

les Sémites et les Hébreux eux-mêmes; cette translation de la
coulpe s'étendait aux oiseaux (Le 14:53) et à d'autres bêtes;
cf. Lu 8:30-33.--Voir Démon.