ATHÈNES
Capitale de l'Attique, s'élève à quelques kilomètres de la côte. Son
rôle a été prépondérant dans l'histoire de la Grèce antique. Nulle
part la civilisation grecque n'a brillé avec plus d'éclat.
Avec les grandes victoires de Marathon (490 av. J.-C.) et de
Salamine (480) remportées sur les Perses, s'ouvre le siècle de
Périclès, la période la plus glorieuse de l'histoire d'Athènes. Ce
petit coin de l'Hellade vit alors éclore dans tous les domaines de
l'art et de la pensée une extraordinaire floraison de chefs-d'oeuvre.
La bataille de Chéronée (338) marque l'asservissement d'A. à Philippe
de Macédoine et le commencement de la décadence. En 146, la Grèce
tout entière tombe sous la domination romaine et devient province
d'Achaïe; A. garde cependant une liberté nominale.--2Mac 6:1 parle
d'un vieillard athénien délégué d'Antio-chus Épiphane; et
2Ma 9:15 cite les Athéniens comme représentant l'hellénisme que ce
monarque avait vainement essayé d'imposer aux Juifs.
Athènes était dominée par l'Acropole, à la fois citadelle et lieu
saint, où étaient construits la plupart des temples et
particulièrement le Par-thénon, dédié à Athéna (Minerve), la déesse
protectrice de la cité. Au pied de l'Acropole, au Nord-O., était
l'Agora (voir ce mot), à la fois place du marché et lieu de réunion
publique, où se rencontraient les curieux, les étudiants et les gens
cultivés. A l'Ouest était l'Aréopage (voir ce mot), éminence rocheuse
où siégeait le tribunal suprême.
Lorsque saint Paul, obligé de quitter la Macédoine, arriva à
A. (Ac 17:15-34,1Th 3:1), elle était déchue de sa splendeur
passée, mais restait une ville magnifique, une des plus riches en
temples et en statues, et surtout un centre universitaire important.
Il n'y trouva qu'une faible colonie juive, et l'on sait que malgré
son discours habilement adapté aux Athéniens, philosophes et
rhéteurs, avec citation littéraire de leurs poètes, il n'eut pas
grand succès auprès de ces païens, moins avides de vérité qu'amateurs
de beaux discours et de raisonnements ingénieux; ils avaient si peu
de caractère qu'on aurait trouvé à A., d'après Pétrone, plus
facilement des dieux que des hommes. Leur désir constant de savoir du
nouveau (verset 21, litt. du plus nouveau, c-à-d. les dernières
nouvelles), est confirmé par les auteurs classiques (Démosthène,
Thucydide, Plutarque, Théophraste, etc.). Il n'est guère possible de
démêler si l'épithète que l'apôtre applique aux Athéniens au début de
son discours est un reproche: «dévots à l'excès» (Vers. Syn.), un
éloge: «les plus religieux des hommes» (Bbl. Cent.) ou une expression
neutre: «extrêmement religieux» (Sg.); mais il est clair qu'il fut
interrompu pour avoir parlé de la résurrection des morts, qui faisait
horreur à la philosophie grecque.
Athènes resta longtemps un des remparts du paganisme. Julien
l'Apostat s'appuya sur son université pour essayer de restaurer la
vieille civilisation expirante. L'édit de Justinien (529), en
supprimant cette université, porta le dernier coup à l'Athènes
antique. Jean M.