UNIQUE
Les fils ou filles uniques étaient rares en Israël; (cf. Ge
22:2,Jug 11:34,Jer 6:26,Za 12:10,Pr 4:3, Tob 3:15) l'idéal y
était la famille nombreuse (voir Enfant).
Le terme grec du N.T. monogénès (de monos-- un seul, et
génos-- race), qui n'est appliqué à des fils ou filles uniques
que par Luc (Lu 7:12 8:42 9:38), et une fois par l'épître aux
Hébreux à propos d'Isaac (Heb 11:17), désigne toujours dans les
écrits johanniques le Fils unique de Dieu (Jn 1:14,18 3:16,18,1Jn
4:9).
Les premiers auteurs chrétiens latins traduisirent simplement par
unicus; plus tard, à la suite des grandes discussions de doctrine
sur la nature du Fils et celle du Père, notamment au III° siècle avec
l'arianisme, on se mit à traduire monogénès par le latin unigenitus
(de unus =un seul, et genitus =engendré), qui,
sous couleur de se calquer sur l'adjectif grec correspondant,
insistait plus que lui sur la notion d'engendrement. C'est lui que
nous trouvons dans la Vulg, aux cinq passages johanniques précités,
alors que l'épithète ordinaire unicus y est presque toujours
conservée pour les fils ou filles uniques ordinaires.
Employé au XVIII° siècle comme premier mot d'une bulle papale,
l'adjectif de la Vulgate devint ainsi le titre de la fameuse bulle ou
constitution Unigenitus, de Clément XII, qui condamna le
jansénisme (1713).