TRIBUT
1.
Un peuple vaincu paie toujours à son vainqueur une plus ou moins
forte imposition, soit comme compensation des frais de guerre, soit
comme signe de vassalité et de dépendance. La Bénédiction de Jacob
raille avec ironie l'esprit de servitude dans lequel se complaît la
tribu d'Issacar (Ge 49:15). Israël vaincu par l'Assyrie lui paie
un tribut (2Ro 17:3 et suivant). Vainqueur, il reçoit un tribut
des Moabites et des Syriens (1Ch 18:2,6). Ce tribut ne consiste
pas seulement en monnaie mais aussi en matières premières, en bétail,
en esclaves (2Sa 8:8,2Ro 3:4). Des garnisons installées en pays
conquis assuraient les livraisons prescrites (2Sa 8:6). Une
partie du butin pris au cours d'une expédition militaire était mise à
part pour devenir un tribut réservé à Jéhovah (No 31:27,41). Les
tributs payés à l'étranger impliquaient des contributions
personnelles des habitants du pays (2Ro 16:19,Ne 5:4); voir le
désintéressement de Néhémie et son intervention auprès des magistrats
(Ne 5:14-18). Les prêtres en étaient exemptés (Esd 7:21).
2.
«Tribut» également, les redevances volontaires ou forcées payées au
roi (1Ro 10:25,1Sa 16:20).
David fait un recensement (2Sa 24), probablement en vue de
la levée des impôts, il avait un ministre chargé de les faire
rentrer (2Sa 20:24). Mais Salomon établit une administration
très complète doublée d'un régime douanier qui lui rapportait
beaucoup (1Ro 10:15).
Autre forme de tribut, les corvées de travaux nécessités par les
constructions de Salomon (1Ro 5:13-16 9:15,21 11:28). Il n'est
pas étonnant que les Israélites aient dit à Roboam: «Ton père a rendu
notre joug dur» (1Ro 12:4). Le ministre chargé de lever les
impôts est lapidé (1Ro 12:18).
3.
Les Juifs essayèrent de compromettre Jésus en cherchant à lui faire
prendre position pour ou contre le tribut payé à César (Mt
22:17,22), odieux à l'âme nationale juive. La réponse de Jésus, qui
prescrit le paiement dû à l'autorité politique mais sans oublier les
devoirs dus à Dieu, est d'autant plus frappante si la pièce qu'il se
fait montrer à ce sujet était bien le denier portant l'inscription:.<
Tibère, César Auguste, fils du divin Auguste, suprême pontife» (voir
Monnaie, VII; fig. 176). Ce tribut, qui donnait lieu à des
recensements de population (Lu 2:2), était de deux sortes:
l'impôt direct et l'impôt indirect. L'impôt direct, payé directement
aux agents du fisc impérial, comprenait l'impôt foncier et l'impôt
personnel. Les publicains ne touchaient que les impôts indirects,
c'est-à-dire les redevances perçues sur les marchandises importées ou
exportées (voir Péager). Il ne faut pas confondre ce tribut romain
avec la redevance juive des didrachmes que tout Israélite mâle âgé de
plus de douze ans payait pour le culte et le service du
Temple (Mt 17:24 et suivant). L'apôtre Paul semble établir cette
différence dans Ro 13:7.