TRIBUNAL
Siège du juge (Sir 38:33), ou des juges. Ce terme
technique, dans certaines traductions modernes (Vers. Syn.) de
l'A.T. (De 25:1,Ec 3:16), doit être interprété en tenant compte
de l'évolution de l'appareil judiciaire dans l'antiquité (voir
Gouvernement, Justice rendue).
--Dans le N.T., le grec bêma (litt., tribune) désigne le plus
souvent le lieu des jugements des autorités romaines: Pilate à
Jérusalem (Mt 27:19,Jn 19:13), Gallion à Corinthe (Ac
18:12-16), Festus à Césarée (Ac 25:6-17), César lui-même à
Rome;voir (Ac 25:10) Gouverneur. L'apôtre Paul parle deux fois
du tribunal de Dieu, ou du Christ (Ro 14:10,2Co 5:10) en
annonçant la comparution de tous les hommes pour le dernier jugement
(voir ce mot, et Eschatologie). Dans 1Co 4:3, au contraire,
c'est à la sentence de ce tribunal divin qu'il oppose celles d' «un
tribunal humain», litt. «un jour humain» par opposition à
l'expression eschatologique (de jour de l'Éternel» (voir art.).
--Dans Mr 13:9 parallèle Mt 10:17, les tribunaux (grec sunédria)
sont les conseils de justice locaux des villes juives,
chargés des menues affaires, les grandes causes religieuses étant
portées au Sanhédrin (voir ce mot), Conseil ou Tribunal central. Il
se peut que les tribunaux de Jas 2:6 (grec hritêrid) soient
aussi ces conseils provinciaux juifs si l'épître est antérieure à la
ruine de Jérusalem (voir Jacques, ép. de); sinon, il faut sans doute
y voir la juridiction romaine. C'est aussi de cette dernière qu'il
doit être question dans la réprimande de saint Paul aux chrétiens de
Corinthe qui osaient porter leurs différends devant des juges
païens (1Co 6:1,8); la double allusion qu'il fait, en ce
passage, au tribunal des chrétiens qui jugeront soit le monde
(1Co 6:2) soit même les anges (1Co 6:3), s'inspire d'une
part de textes comme Da 7:22, Sag 3:8, et d'autre part de
l'eschatologie juive (Hénoch, etc.), où le jugement par les fidèles
des anges déchus (Jude 1:6, interprétation de Ge 6:4)
tenait une place considérable.
--L'emploi de ces diverses désignations grecques des tribunaux à
l'époque du N.T. est abondamment confirmé par les papyrus populaires
du temps.