STOÏCIENS

D'après Ac 17:18, saint Paul, au cours de son deuxième voyage,
vers l'an 51, rencontra à Athènes des philosophes stoïciens et
épicuriens (voir ce mot).

Le stoïcisme était une école de philosophie préoccupée
essentiellement de morale. Son nom venait de Stoa (=le Portique),
promenade couverte d'Athènes, où enseignait Zenon, de Citium, le
fondateur de l'école (mort vers 260 av. J.-C).

La maxime fondamentale du stoïcisme était celle-ci: «Vivre
conformément à la nature.»

La nature, dans l'univers comme dans l'homme, n'est pas seulement
ce qu'on voit, la matière, mais c'est avant tout l'âme, l'esprit.
Dieu, c'est l'Ame, la Raison universelle, et le monde est son corps.
L'homme, avec son âme, sa raison, est en petit ce que le Dieu-Univers
est en grand. Il est une partie de Dieu, issu de Dieu.

L'apôtre Paul (Ac 17:28) semble vouloir partir de cette
conception stoïcienne pour amener ses auditeurs à la conception
chrétienne d'un Dieu Père, Créateur de toutes choses mais indépendant
du monde, ayant une existence personnelle. La maxime stoïcienne:
«vivre conformément à la nature» définissait l'adhésion, par un acte
de volonté libre, à l'ordre universel, aux lois du Dieu-Univers (qui
tendent toujours à un bien final), lois qui se trouvent aussi en
l'homme.

Telle est la vertu, à laquelle le sage doit s'appliquer. Mais la
vie est semée de joies et de peines! Il faut, dit le Stoïcien,
éteindre la sensibilité, tendre à l'impassibilité en faisant taire
les passions, même les plus généreuses. Certes, la -morale stoïcienne
est élevée, héroïque même et très supérieure à l'école rivale
l'épicurisme, mais elle est inhumaine, raide, froide, orgueilleuse.
L'homme ne doit compter que sur lui-même pour pratiquer le bien.

En outre, les Stoïciens niaient en fait la liberté, base de toute
morale réelle. Ils ne croyaient pas à l'immortalité personnelle. Le
stoïcisme eut une influence considérable dans l'élite de la société
antique, mais son action ne peut être comparée à celle du
christianisme. Alc. R.