SPARTE, SPARTIATES

L'un des anciens États de la vieille Grèce, en Laconie, dans la
vallée de l'Eurotas, au Sud du Péloponèse; fut le plus souvent en
guerre avec Athènes.

C'est au XII° siècle av. J.-C. que l'antique ville de Lacédémone
(=pays creux), transformée par des envahisseurs doriens, devint la
cité de Sparte; vers le IX° siècle elle constitua l'unité politique
de la région autour de la légendaire constitution de Lycurgue. Elle
n'est mentionnée dans la Bible que par les livres apocryphes de
l'A.T., au temps de Jonathan Macchabée, c-à-d, au milieu du II°
siècle; c'était l'époque où Rome, soumettant définitivement la Grèce
(146 av. J.-C), eut plusieurs occasions de soutenir Sparte contre
Athènes et la ligue achéenne. Jonathan, grand-prêtre à Jérusalem,
envoie aux Spartiates comme aux Romains et à d'autres peuples des
ambassadeurs chargés de renouveler avec eux le traité d'alliance et
d'amitié du peuple juif (1Ma 12:1 et suivant); sa lettre
aux Spartiates, reproduite in extenso (1Ma 12:5,18),
fait allusion à une lettre du roi de Sparte Arius (309-265 av. J.-C),
qui est aussi reproduite (1Ma 12:19,23), et qui accordait
déjà son amitié au grand-prêtre Onias.

A la mort de Jonathan, les Spartiates auraient renouvelé leur
traité avec les Juifs et envoyé une lettre officielle à son frère et
successeur Simon (1Ma 14:16-23). Les faits peuvent être
historiques, mais la teneur des documents diplomatiques est douteuse;
ils doivent avoir été reconstitués assez librement. D'après eux, les
Juifs et les Spartiates auraient été parents, frères, et de la race
d'Abraham (1Ma 12:6, 21 14:20, cf. 2Ma 5:9).

Une telle parenté ne paraît pas vraisemblable: le grec dorien qui
était la langue de Sparte l'apparente évidemment aux races
indo-européennes, alors que les Juifs étaient des Sémites. Sans doute
on considère comme probables, aux origines assez obscures de
l'antique Laconie, des établissements de Cariens, de Minyens, de
Phéniciens; mais la branche sémitique à laquelle ces derniers
appartenaient était tout à fait différente de celle de la famille
d'Abraham, (comp. Ge 10:15,22 11:10 et suivants) et les
Phéniciens ne se sont jamais considérés comme proches parents
d'Israël.