SICCOUTH

Ce mot hébr., dans Am 5:26, est ordinairement considéré comme un
nom propre, équivalent de l'assyr. Sakkout, l'un des
qualificatifs du dieu assyro-babylonien Adar, ou Ninib, qui au VIII°
siècle av. J.-C, était souvent assimilé au grand dieu Mardouk; comp,
le nom de l'idole babylonienne Succoth-Bénoth (voir ce mot), citée
dans 2Ro 17:30.

Le prophète Amos mettrait ici en parallèle Sakkout avec Kijoun,
nom de la planète Saturne qui était consacrée à cette divinité (voir
aussi Romphan). On a dit à propos de Kijoun (voir ce mot) que les
verbes de ce verset peuvent être lus soit au passé soit au futur, ce
qui en rend l'interprétation fort discutable. De plus, les deux mots
étrangers, Sikkout et Kijoun, sont parfois lus comme noms communs,
par ex. dans l'explication donnée à propos d'Amos (voir ce mot).

Les LXX et la Vulg, ont lu soukkat (=tabernacle, tente) au
lieu de sikkouth, et le mot suivant Milcom au lieu de malkekèm
(=votre roi), ce qui permet d'y voir une allusion à des
processions du «dais du dieu Milcom, ou Moloch». Il s'agirait alors
de l'adoption, par les Israélites que le prophète condamne, d'un
culte cananéen et non pas assyrien.

En rapprochant le second terme, kijoun, des kavânim de
Jer 7:18, gâteaux offerts à la reine du ciel par les femmes de
Jérusalem, on a pu y voir le culte de la Lune ou Astarté, qui était
aussi une divinité essentiellement cananéenne (par ex. Ed. Bruston,
Rev. Montp., 1932, p. 167). Ce passage est le plus obscur de la
prophétie d'Amos, et il se peut que le texte actuel en soit altéré.