SÉRAPHINS

Créatures célestes et mystérieuses, mentionnées dans un seul passage
biblique: la vision d'Ésaïe (Esa 6:2-6).

Leur description, très incomplète, ne permet pas de se faire une
idée de leur forme. Pourvus chacun de trois paires d'ailes, ils se
servent de l'une pour voler, des deux autres ils se couvrent, par
respect devant Dieu, la face et les pieds. Ils ont des mains et leur
voix puissante est humaine, mais il n'est rien dit ni de leur figure,
ni de leur corps, ni de leur éventuel vêtement.

Leur nombre non plus n'est pas précisé; divisés en deux choeurs,
au-dessus du trône divin, ils chantent alternativement la gloire de
Jéhovah trois fois saint (voir Sanctus), avec une telle ardeur que
les portes du temple sont ébranlées jusqu'en leurs fondements.

Bien des hypothèses ont été émises pour expliquer la nature de
ces êtres énigmatiques et leur nom. Celui-ci dériverait du verbe
hébreu sâraph --brûler, consumer, et les séraphins seraient
appelés les brûlants, les ardents, comme représentants lumineux de la
sainteté divine ou comme ayant pour tâche de consumer le péché
(Esa 6:7)

D'autres savants, les mettant en rapport avec le subst, sârâph
qui désigne, dans l'A.T., un serpent particulièrement
venimeux (No 21:4-9,De 8:15) et aussi une sorte de dragon
ailé, (Esa 14:29 30:6) ont attribué aux séraphins une forme
monstrueuse. Peut-être personnifiaient-ils, à l'origine, les éclairs
considérés comme des serpents de feu célestes. D'autre part on a
rapproché le mot séraphin du nom assyr, sharrapou, donné au dieu
solaire et meurtrier Nergal, symbolisé par un lion, et du mot égypt,
seref, qui désigne un griffon, gardien de tombeaux. Comp, encore
les personnages ailés de certains bas-reliefs assyriens ou persans.

Enfin, pour laisser de côté d'autres suppositions, le mot
séraphin serait apparenté à l'arabe sharifa (=être noble, élevé,
distingué), et les créatures évoquées par Ésaïe seraient
étymologiquement et simplement des êtres d'essence supérieure.

Dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible
d'élucider le problème. Les séraphins constituent en tout cas une
sorte de garde du corps, aux ordres de Jéhovah (verset 6 et
suivant
), destinée à rehausser sa gloire et à la préserver de tout
contact impur.

Il ne faut donc pas les confondre avec les chérubins (voir ce
mot), quoiqu'on ait pu leur attribuer parfois des fonctions analogues
(cf. Hénoch 61:10), et quoique la description des quatre animaux dans
Ap 4:6 et suivants paraisse combiner les traits que l'A.T.
répartit par ailleurs nettement entre les uns et les autres. Cwt.