AROMATES
1.
qtôreth (Ex 25:6,Le 4:7,No 4:16,1Sa 2:28,1Ch
6:49,Ps 66:16 141:2,Pr 27:2,Est 1:13,Eze 23:41 etc.). Le sens
primitif est: fumée d'une substance qu'on brûle dans un sacrifice; le
sens ordinaire dans l'A.T. est: parfum. Ce terme est souvent rendu
par: encens (voir ce mot). Il est employé tantôt seul, tantôt
accompagné du mot:
2.
sammîm (Ex 25:6 30:34,Le 4:7 16:12,No 4:16,2Ch
2:4 13:11 etc.). Ce terme se rapporte à la préparation des parfums:
il est ordinairement précédé du mot qtôreth ; on trad. souvent par
la double expression: parfum d'aromates, ou parfum aromatique. Il
n'est pas possible d'en rattacher l'origine à une certaine espèce de
plante.
3.
bâsâm, bésèm, bôsèm (Ex 30:23 35:8 etc.). Ce
terme ne semble pas non plus représenter le produit d'un végétal
particulier. Il désigne souvent des aromates ou des parfums en
général (Ex 25:6,Ca 4:10,14,16,Eze 27:22), ou donne au nom
qui le précède la qualification d'embaumé: roseau aromatique
bésèm (Ex 30:23 etc.), parterre embaumé (Ca 5:13 6:2). Le
bésèm est regardé comme une matière de prix: il figure parmi les
parfums brûlés dans le tombeau de David (2Ch 16:14), parmi les
offrandes de la reine de Séba à Salomon (1Ro 20:2-10), dans
rémunération des richesses de ce roi (verset 25), dans le trésor
d'Ézéchias (2Ro 20:13), dans le harem d'Assuérus (Est 2:12).
4.
lebonâh, grec libanos (Ex 30:34,Le 2:1 et
suivants, No 5:15,1Ch 9:29,Ne 13:5,9 Esa 43:23,Jer 17:26,
etc.). Toutes les versions sont d'accord pour y reconnaître l'encens
(voir ce mot). L'encens ou oliban est une gomme-résine qui se
présente sous la forme de larmes jaunes ou rougeâtres à cassure terne
et cireuse et qui brûle avec une flamme blanche en répandant une
odeur aromatique. Il est produit par le boswellia Carteri Birdw.
et le b. Bhau-Dajiana, fam. des Burséracées, qui se trouvent au
pays des Somalis et dans l'Hadramaout en Arabie d'où il était importé
en Israël (Esa 60:5,Jer 6:20). Le nom spécifique du b.
thurifera signifie porte-encens. Ce sont des arbres ou arbrisseaux
résineux, dont les feuilles sont alternes, à folioles disposées le
long du pétiole, qui se termine par une foliole impaire; les fleurs
sont petites, régulières, hermaphrodites, en grappes ou en panicules.
5.
gad. Il s'agit de la coriandre, aux graines de
laquelle est comparée la manne (Ex 16:31,No 11:7).
Le coriandrum salivum L., fam. des Ombellifères, indigène de la
région méditerr., est une plante glabre, à tige lisse, d'un vert gai,
à odeur fétide de punaise, annuelle, grêle, rameuse; les feuilles
sont luisantes, les infér. à segments larges, les super. à segm.
aigus presque filiformes; les ombelles sont composées de 5 à 10
rayons; involucre nul, folioles des involucelles en petit nombre,
filiformes; pétales de la fleur blancs, les externes rayonnants;
fruits globuleux ou subglobuleux, les deux akènes restant unis à la
maturité; frais, ils dégagent une odeur très désagréable, presque
enivrante; secs, ils ont une odeur agréable et une saveur aromatique;
les graines sont petites, jaunâtres, rugueuses et nettement
encerclées de côtes parallèles. On emploie la coriandre comme épice
aux propriétés stomachiques et carminatives, dans la confiserie, la
fabrication des liqueurs et en médecine.
6.
khelbenâh. Le galbanum, qui entrait avec d'autres
aromates dans la composition de l'encens sacré (Ex 30:34), est
une gomme-résine jaunâtre à odeur forte, exsudation spontanée
découlant de la sève lactescente à la base de la tige et des feuilles
de la ferula rubricaulis Boiss., plante ombellifère de la Perse
mérid.; il se présente en larmes agglutinées, à parties blanches,
jaunes et brunes, onctueuses au toucher, ramollies par la chaleur de
la main, d'une odeur pénétrante et d'une saveur amère désagréable.
7.
chekhéleth. Cette substance odoriférante (Ex
30:34) n'est pas un produit végétal. C'est l'opercule corné ou
calcaire, en forme de griffe ou d'ongle, fixé au pied de certains
mollusques gastéropodes, et dont la fonction est de fermer
l'ouverture de la coquille quand l'animal s'est retiré à l'intérieur.
On s'en sert encore en Egypte et en Nubie dans les préparations
compliquées dont les femmes arabes se parfument. C'est Vunguis
odoratus de Dioscoride, onyx (Ost.), ongle odorant (Sg.),
coquillage odorant (Vers. Syn.). Pourtant certains auteurs
identifient le chekhéleth avec le bdellion (voir Baumes, 6).
Ch.-Ed. M.