REPENTANCE
La repentance est la douleur qu'on éprouve de ses péchés; elle
entraîne un changement d'attitude qu'on appelle la conversion (voir
ce mot). Ces deux états, repentance et conversion, sont tellement
solidaires, si organiquement liés, que l'A.T, les exprime souvent par
un même mot, tant l'un appelle l'autre. La repentance diffère du
repentir, en ce que celui-ci est plutôt le regret que nous causent
nos fautes, nos erreurs, ou l'ennui que nous causent des choses que
nous avons faites ou dites; il exprime déjà un changement de
résolution (voir Repentir). La repentance du péché consiste à
«revenir», à «retourner» à Dieu (De 4:30,1Ro 8:47,Esa 55:7,Os
14:2 etc.).
Dans le N.T., le terme métanoïa signifie primitivement un
changement de mentalité, mais il a très rapidement revêtu un sens
moral. Il est employé seul dans Mt 4:17,Lu 15:7,Ac 2:38; mais il
est, dans des passages semblables, mis en rapport avec la foi qui
provoque et justifie le changement de dispositions (Mr 1:13,Ac
20:21). Ce n'est évidemment pas un simple changement intellectuel,
mais celui de toute la personne dans ses facultés de compréhension,
d'affection et de volonté agissante.
La prédication de l'Evangile apporte une conception si nouvelle
de Dieu qu'elle entraîne une profonde tristesse du péché et une
volte-face du pécheur se tournant vers Dieu et, par Christ, vers la
justice et la sainteté (Lu 15:17 Ro 6:17 et suivant, 2Co
7:10 et suivant). La réalité de la repentance est attestée par ses
fruits (Mt 3:8,Lu 6:43,46); le témoignage de la repentance est
un changement de conduite (Lu 3:8).
Un sentiment de tristesse est à l'origine de la repentance et des
fruits qui en proviennent. Paul parle de la tristesse selon le monde,
qui produit la mort, tristesse qui n'a pas de relation avec le
sentiment d'un devoir envers Dieu, simple mais tragique remords, ou
rage de n'avoir pas réussi dans ses entreprises; il mentionne aussi
la tristesse selon Dieu, qui produit la repentance (2Co 7:10 et
suivant). La repentance est la première condition du pardon, donc du
salut (Ac 5:31). Aussi Paul a-t-il pu dire de cette
repentance-là qu'on ne s'en repent jamais.
Ac 11:18 et 2Ti 2:25 affirment que la repentance n'est
pas due à l'initiative de l'homme, mais à Dieu qui la stimule (Ro
2:4, cf. Jn 6:44). Les messagers de Dieu, Jean-Baptiste et
Jésus-Christ, appellent les hommes à la repentance (Mr 14,Mt
9:13,Lu 24:47 etc.).
En somme, dans les Ecritures, la vraie repentance consiste donc
dans la tristesse d'avoir offensé Dieu (Ps 51:5 61:1-5 38:1-9),
dans la confession du péché (Ps 32:5 51:3,6,Jer 3:12 et
suivant), dans le dégoût, la haine et l'abandon du péché (Pr
8:13,Eze 6:9 20:43 36:31,Am 5:15), dans le retour à Dieu (Ac
26:20). Aujourd'hui est le temps favorable à la repentance (Heb
4:7,2Co 6:2). Dans le ciel, affirme Jésus, il y a de la joie pour un
seul pécheur qui se repent (Lu 15:7),
L'Eglise catholique romaine a remplacé la notion de repentance
par celle de pénitence, qu'elle a prise dans la traduction latine du
N.T. (Vulgate). La pénitence, dont l'Eglise romaine a fait un
sacrement, est plus une attitude ecclésiastique et rituelle qu'une
transformation morale profonde. Elle correspond à la conception
catholique du salut par les oeuvres (voir ce mot).
E.H.