ARIEL

1.
Nom propre: celui d'un chef juif au temps de
l'exil (Esd 8:16).

2.
Surnom qu'Ésaïe donne à Jérusalem (Esa 29:1-2,7),
en lui annonçant, un an avant l'invasion de Sanchérib, un prochain
siège dont les assaillants seront dispersés; l'interprétation de ce
terme symbolique est obscure: peut-être «âtre, ou autel, de Dieu»,
par allusion à l'autel des holocaustes, au feu perpétuel. (cf. Esa
31:9,Le 6:12 et suivant) C'est ainsi qu'on traduit le même mot dans
Eze 43:15 et suivant où l'on trouve les deux noms Harel et Ariel
(=montagne de Dieu, autel de Dieu), que l'on considère
comme équivalents.

3.
L'expression paraît plus énigmatique encore dans
2Sa 23:20 =1Ch 11:22.

(a) Nos versions disent ordinairement: «tua les deux lions de Dieu
(interprétés: les hommes les plus forts) de Moab»;
ainsi, Crampon explique: «Les deux ariels, litt. lions de
Dieu
: c'est le nom que les Perses et les Arabes donnent encore
aujourd'hui à des guerriers d'une valeur extraordinaire.» Ce serait
donc un surnom honorifique,

(b) Les LXX, supposant que le texte hébreu a perdu le
mot bené (=fils) après chenê (=deux) auquel il ressemble
beaucoup, disent: «tua les deux fils d'Ariel de Moab»; ce serait
donc un nom propre de personnage, par ailleurs inconnu,

(c) D'autres enfin, suggérant la même explication que
pour les textes de 2 (ci-dessus), proposent: «détruisit les deux
autels de Dieu (foyers sacrés) de Moab»; ce serait donc le
nom commun d'un objet de culte. Il est à remarquer que l'inscription
de la stèle de Mésa, précisément roi de Moab, lui fait dire:
«J'emportai de là l'ariel de Davdoh et le traînai jusque
devant Kemos» (le dieu moabite).