RENARD
Les Israélites désignaient par les mêmes noms le renard et le chacal
(voir ce mot).
Il n'est donc pas toujours facile de discerner lequel de ces
animaux est mentionné dans certains passages; car si le renard est
ordinairement moins grand que le chacal et ne se nourrit pas, comme
lui, de cadavres, l'un et l'autre, habitants des ruines et des
défilés rocailleux, sont d'un naturel craintif qui demande ses
principales ressources à la ruse furtive.
C'est ainsi que la comparaison de Eze 13:4 peut aussi bien
évoquer les renards que les chacals; les uns autant que les autres
sont aussi de grands amateurs de raisins. (cf. Ca 2:15) On pense
généralement que Samson attacha par paires et lança dans les blés des
chacals (Jug 15:4 et suivant) et non des renards.
Ceux-ci ne vivent pas en bandes, et il eût été bien difficile de
s'en procurer trois cents. De plus, les chacals sont accoutumés à
chasser en troupes, tandis que des renards attachés deux à deux
eussent inévitablement tiré chacun de son côté; Virgile cite
l'expression proverbiale: jungere vulpes (=atteler des renards),
comme signifiant: tenter l'impossible (Bucol., 3:91). Sans doute,
d'après Ovide, sous l'empire romain lors des fêtes de Cérès on
lâchait dans le cirque des renards à la queue desquels, suivant un
vieux rite populaire, on avait attaché des tisons; mais on les
chassait séparément.
--Dans le N.T. Il est probable qu'il s'agit du renard (grec
alôpêx), d'abord dans l'allusion de Jésus à la tanière que se
creuse cet animal en dépit de ses moeurs vagabondes (Mt 8:20,Lu
9:58), ensuite dans la désignation qu'il fait d'Hérode: «ce renard»
dont l'hostilité sournoise va être dépassée par la haine ouverte de
la «Jérusalem tueuse de prophètes» (Lu 13:3; voir cependant
l'interprétation «ce chacal» dans art. Jésus-Christ, III, 3). C'est
le renard que le Talmud appelle «le plus rusé des animaux». Les deux
espèces connues en Palestine sont,.au Nord, le renard fauve (vulpes
flavescens), au Sud et au centre le renard égyptien (voir
Nilotica)