RÈGLE D'OR

Nom habituellement donné à une parole du sermon sur la montagne:
«Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le-leur
aussi de même: car c'est là la Loi et les prophètes» (Mt 7:12,
cf. Lu 6:31). Cette règle se rattache étroitement à la seconde
partie du Sommaire de la Loi. (cf. Mt 22:39,Ro 13:8,Ga 5:14)

Sous sa forme négative, ce commandement se trouve chez des
Israélites et chez des païens antérieurement à l'ère chrétienne. «Ce
que tu hais», dit Tobit à son fils, «ne le fais à
personne!» (Tob 4:15). Hillel, le grand docteur juif,
auquel un païen demandait de lui résumer toute la Loi pendant qu'il
se tenait sur un seul pied, aurait répondu: «Ne fais à personne ce
que tu ne voudrais pas que l'on te fît! C'est là toute la Loi, le
reste n'est qu'un commentaire!» Une exhortation de même genre se
rencontre dans Confucius, et dans un traité de morale d'Isocrate,
orateur athénien du IV° siècle av. J.-C.

En ce qui concerne la forme positive de la règle d'or, on
attribue à Aristote ce précepte qu'il faut «se comporter avec nos
amis comme on aimerait les voir se comporter avec nous».

Déclarer qu'à certains égards cette règle de conduite appartient
au patrimoine moral de l'humanité (la Révélation divine n'a pas
commencé avec le Sauveur et n'a pas été limitée au peuple élu, à
l'exclusion de tout autre), ce n'est pas méconnaître le caractère
original du commandement donné par Jésus-Christ. Cette règle est par
lui mise en relief, et doit inspirer toute la vie du croyant. Nous ne
sommes plus seulement sur le plan de la justice et de la
sentimentalité, mais sur le plan de l'amour et de l'action. Les
«hommes», ce sont les parents et les amis, mais aussi les étrangers
et les ennemis. Ce qui distingue Jésus-Christ des moralistes les plus
élevés, c'est l'exemple parfait qu'il donne de l'obéissance à la
règle qu'il pose; c'est plus encore la puissance dont il revêt ceux
qui, étant par eux-mêmes incapables d'observer un commandement hors
de la portée de l'homme naturel, s'unissent à lui par la foi et par
l'amour. Il est tout ensemble le docteur et l'inspirateur. Il a pu
dire: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés
» (Jn 13:34), et «celui qui croit en moi fera les oeuvres
que je fais» (Jn 14:12).