RABBA

1.

Rabbath-Ammon( =Rabba d'Ammon).

A l'emplacement d'Amman, aujourd'hui ville principale de la
TransJordanie, à 38 km. à l'Est du Jourdain. C'était la capitale des
Ammonites, établie sur une des collines qui surplombent la ville
moderne et constituent un solide emplacement stratégique. Quand es
Israélites arrivèrent du désert, on montrait à Rabba le «lit de fer»
du géant Og, roi de Basan De 3:11). La ville est mentionnée à
propos du territoire dévolu à la tribu de Gad (Jos 13:25), et
l'on sait que c'est au cours du siège entrepris par les Israélites
que périt Urie, le Hittite, dont David convoitait la femme, Bath-Séba
(2Sa 11 et 2Sa 12,1Ch 20:1-3). Du récit des combats qui
marquèrent la prise de Rabba, il ressort que celle-ci s'effectua en
deux temps: Joab s'empara de la ville basse (la ville des eaux)
et laissa à David le soin et l'honneur de conquérir la ville
haute (2Sa 12:27 et suivant). Tout ceci s'est éclairé pour nous
depuis la découverte, par les officiers du Survey, d'un passage
secret par où les troupes occupant la citadelle pouvaient
s'approvisionner d'eau dans un bassin situé en contre-bas. L'on peut
se demander si ce n'est pas par ce sinnôr que s'introduisirent
les soldats de David. Il était d'autre part facile d'amener la
reddition de la ville en interdisant la descente vers l'eau.
Antiochus III (218 av. J.-C.) puis Hérode le Grand employèrent ce
moyen bien simple, quand, à leur tour, ils assiégèrent Rabba (voir
Josèphe, G.J., I, 19:6; Polybe, Hist., V, 71). Pour ce qui
est de David, une erreur de traduction le charge de grandes cruautés
à l'égard des habitants de Rabba (2Sa 12:31). On verra à
l'article Herse comment il faut entendre ce passage. Cette traduction
rectifiée explique comment il se fait que, lorsque le roi dut se
réfugier à Mahanaïm, l'habitant de Rabba Sobi, fils de Nahas, fit
partie de la délégation hospitalière (2Sa 17:27,29). Vers 750
av. J.-C, Amos annonçait pourtant que le feu serait allumé dans les
murs de Rabba (Am 1:14). Au siècle suivant, Jérémie n'était pas
plus tendre à l'égard de la ville des enfants d'Ammon (Jer
49:2); Ézéchiel semble bien indiquer que Rabba n'échappa pas plus
que Jérusalem à l'assaut du roi de Babylone (Eze 21:25 25:5). Au
III° siècle, Ptolémée Philadelphe (285-247) reconstruisit Rabba et
lui donna le nom de Philadelphie. Celle-ci, devenue plus tard une des
cités de la Décapole, connut une grande prospérité, dont témoignent
les vestiges encore visibles de monuments importants. Un magnifique
théâtre, parfaitement conservé, est un des plus beaux spécimens de ce
genre architectural dont les exemplaires sont en Orient nombreux mais
trop souvent ruinés. Habitée par des Arabes et des Circassiens, la
ville actuelle de Amman connaît un renouveau d'actualité par les
événements survenus à la suite de la guerre mondiale (1914-1918).
Elle reste une étape importante sur les pistes du désert (Pétra, La
Mecque, Bagdad), à l'embranchement des routes de Damas et de
Jérusalem.

2.

Ville du même nom dans la montagne de Juda (Jos 15:60); non
identifiée. A. P.