POT, POTERIE

1.

ANTIQUITE.

Art très ancien puisqu'on trouve des poteries dans les sépultures
préhistoriques: néolithique palestinien. «La Palestine est riche
en argiles rouges et en marnes plastiques. Malgré la profusion de ces
matières premières, faciles à travailler, l'art du potier
palestinien, d'abord très fruste, n'arrive à produire que des vases
mastocs et lourds, faits avec une pâte grenue, mal cuite, et même à
l'origine simplement cuite au soleil. Elle contient souvent des
fragments de calcaire ou des petits cailloux, destinés, sans doute, à
bien lier la pâte et à la consolider. Ces vases primitifs,
monochromes et lourds, sont peu élégants. Leurs goulots au rebord
épais s'évasent assez largement. La plupart sont sans anse; d'autres
ont un bourrelet ou des oreillettes sur la panse pour faciliter leur
transport; quelques autres portent de véritables anses de fortes
dimensions. Cette poterie est faite à la main, sans tour. Plus tard,
l'artiste esquisse quelques ornements striés, verticaux ou obliques,
tracés avec la pointe fine d'un silex; il pratique des incisions avec
l'ongle ou des incrustations avec des coquilles; et même il s'essaie
à reproduire des animaux, oiseaux, quadrupèdes, dont les formes
anguleuses et la facture naïve rappellent les dessins que les petits
enfants font sur les murs» (D r Perrier, La Préhistoire, de la
Palestine et la Bible,
p. 14s).

2.

POTERIES CANANEENNES.

Sérieux progrès: usage du tour. Céramique régulière, formes
symétriques et élégantes. Les anses s'amincissent et s'allongent
(vases à étrier). Aspects très variables depuis le simple bol sans
ornement jusqu'à la cruche au bec gracieusement recourbé. Des
décorations apparaissent: oiseaux aux pattes grêles, antilopes
élancées, poulpes aux bras tordus gracieusement enchevêtrés.

3.

POTERIES PHENICIENNES ET EGYPTIENNES.

Avec de fines ornementations souvent copiées sur des ustensiles de
métal. L'art de la poterie égyptienne avait atteint un remarquable
degré de perfection, comme en témoignent les peintures sépulcrales et
les innombrables vases égyptiens.

4.

ISRAËL.

Les Israélites connaissaient cet art: non seulement ils se servaient
d'outrés (voir..ce mot) en peaux de bêtes (Ge 21:14,Jug 4:19,1Sa
16:20 etc.), mais ils employaient aussi des cruches (Ge
24:14,Jug 7:16,1Ro 17:12 etc.). Ils avaient des ustensiles en terre
lors de leur séjour dans le désert (Le 6:21 14:5,No 5:17).
L'argile destinée à la poterie était foulée aux pieds de manière à
former une pâte (Esa 41:25, Sag 15:7). La pâte était ensuite
placée par le potier sur un tour formé de deux disques de bois
superposés, l'un plus grand que l'autre, et fixés sur un axe
perpendiculaire. Ce tour pouvait être tourné à la main ou au moyen
d'une pédale (Esa 45:9,Jer 18:1-4, Sir 38:29). Les vases
étaient ensuite polis, vernis et enfin passés au four (Sir
38:30). Il est question dans l'A.T, de vases cassés, de
tessons (Esa 30:14,Job 2:8).

Ces ustensiles de terre (fig. 228, 292) étaient employés de
diverses manières: conservation de contrats (Jer 32:14); tuiles
sur lesquelles on écrit (ostraca), cuisine et usages domestiques
(voir Maison). Il y eut même en Israël une corporation royale de
potiers (1Ch 4:23). Voir Papyrus et ostraka.

5.

STYLE FIGURE.

La fragilité des vases d'argile est l'image de la faiblesse humaine
devant la puissance de Dieu (Ps 2:9,Esa 30:14 41:25). La
puissance du potier sur l'argile est l'image de la souveraineté de
Dieu (Esa 29:16 64:8,Jer 18:2 19:1-10, Sir 33:13, Ro
9:20,24). Le thème de fable montrant le pot de terre brisé par le
pot de fer (La Font., Fables, V, 2) se trouve déjà dans
Sir 13:2; le même auteur déclare: «Instruire un sot, c'est coller
un pot» (Sir 22:7). Les vases d'argile du potier sont
opposés à l'or pur, comme image du contraste entre petits et
grands (La 4:2). Les divers vases d'argile sont eux-mêmes
destinés à des utilisations nobles ou viles (Sag 15:7, cf. Ro
9:21). Dans Za 11:12 et suivant, le geste de jeter l'argent au
potier est une marque de mépris; ce passage semble avoir été combiné
avec celui de Jer 32:6,9 sur l'achat d'un champ, dans
l'explication de Mt 27:7,10 sur le Champ du Potier, qui se
réfère au prophète Jérémie (voir Aceldama). Certaines expressions
bibliques, comme Ge 2:7, Sir 27:5, etc., sont encore
empruntées au métier du potier.

Voir H. Vincent, Canaan, ch. V; Bertholet, Hist. Civ.Isr., pp. 43, 102, 240SS.

-Pour la porte de la Poterie, voir Harsith. P. A.