ARBRISSEAUX, ARBUSTES

1.
siakh. C'est le terme le plus général; il est mentionné à propos
de la Création (Ge 2:5); c'est sous l'un des sikhim qu'Agar
laisse son fils lorsqu'elle s'éloigne pour ne pas le voir
mourir (Ge 21:15); Job (Job 30:4,7) montre les jeunes gens
qui le raillent, vagabonds parmi les buissons.

2.
rôtem. On y voit généralement un genêt, le genista roetam Forsk.,
retam des Arabes, fam. des
Légumineuses, arbuste des régions sèches, à petites fleurs blanches
ou jaunes, abondant en Egypte, au désert du Sinaï, près de Pétra,
autour de la mer Morte et dans les ravins conduisant au Jourdain.
C'est la plus apparente des plantes désertiques, souvent la seule
pouvant fournir un peu d'ombre (cf. Élie, 1Ro 19:4) ou
servir à faire du feu (Ps 120:4); ceux qui se nourrissent de sa
racine sont bien misérables! (Job 30:1) La souche ligneuse, les
tiges nombreuses et pauvres en feuilles forment des buissons épais
qui atteignent jusqu'à 3-4 m. de haut.

3.
hadas, hadassîtn (Za 1: 8,10 et suivant).
Cet arbrisseau figure avec les rameaux d'olivier cultivé et d'olivier
sauvage, de palmier, d'arbres touffus que Ne 8:1 commande
d'apporter pour la fête des Tabernacles. L'Éternel promet à son
peuple de mettre dans le désert le cèdre, l'acacia, le hadas et
l'olivier (Esa 41:19 55:13). On est d'accord pour y voir le
tnyrtus communis L., fam. des Myrtacées, élégant arbrisseau de
l'Orient et du Midi de l'Europe, à feuilles opposées presque
sessiles, assez petites, ovales-lancéolées, très entières, lisses,
d'un vert foncé, persistantes, parsemées de glandes qui sécrètent une
huile odorante. Les fleurs sont blanches, parfumées, solitaires aux
aisselles des feuilles. Les fruits sont de petites baies d'un bleu
noirâtre, aromatiques. Les anciens décoraient de cette plante
ornementale et odoriférante leurs maisons en fête, en tressaient des
couronnes aux héros et l'offraient à Vénus.

4.
teachchoûr (Esa 41:19). Les versions modernes
suivent ordinairement la Vulg, qui y voit le buis, de la fam. des
Buxacées, genre buxus. Le b. setnpervirens L., en Asie
Mineure, peut atteindre en moyenne 6 m. de haut et son tronc 40 cm.
de diam.; habite surtout les parties montagneuses de la région
méditerr., prospère sur le Liban (cf. Esa 60:13); pousse en
grandes quantités dans l'île de Chypre (=Kittim; cf. Eze 27:6).
Arbuste rameux, à feuilles opposées brièvement pétiolées, entières,
coriaces. Les fleurs, monoïques, sont réunies en petites grappes
denses, sessiles ou brièvement pédonculées aux aisselles des
feuilles, jaunâtres. Le fruit est une cupule ovoïde surmontée de
trois. styles persistants, fendus, bicornus; les graines sont noires
et luisantes. Toute la plante est rendue vénéneuse par un alcaloïde
spécial, la buxine, qui abonde surtout dans les graines. Damas en
travaille le bois pour usages artistiques ou domestiques (comp. tous
les travaux des Tyriens, d'après Eze 27:18). Toutefois, bien des
auteurs pensent aujourd'hui que le teachchoûr est plutôt une
variété de cèdre ou de cyprès libanais, peut-être le cupressus
sempervirens,
très connu par les Arabes sous le nom de cherbîn

5.
Le côfer, auquel la Sulamite compare son
bien-aimé, tandis que celui-ci la représente comme un bosquet où le
côfey pousse avec le nard, semble être l'alhenna, le henné des
Arabes, lawsonia iner-inis L., fam. des Lythracées. C'est un
arbuste très gracieux, à feuilles très entières, opposées, oblongues,
vert pâle, à fleurs blanches, en panicules, très odorantes, qui
devient épineux avec l'âge. Les Orientales se teignent les ongles,
les cheveux et les paupières, depuis la plus haute antiquité, et les
Musulmans la barbe, avec les feuilles desséchées du côfer réduites
en poudre (voir Antimoine, Fard). Cramp. conserve la trad.
des LXX: cypre (la fleur de Chypre); mais le «troène» de nos versions
modernes, quoique arbrisseau à fleurs en grappes odorantes, n'a rien
de commun avec l'alhenna.

6.
L' 'abiyônâh est déjà identifié avec la câpre par
LXX et Vulgate Ce condiment digestif ou aphrodisiaque (Ec 12:7)
est le bouton à fleurs, encore fermé, du câprier, capparis
spinosa
L., confit dans le vinaigre, qui le rend propre à
l'alimentation. Le câprier, fam. des Capparidacées, est un arbrisseau
à feuilles alternes, arrondies, entières, accompagnées à la base de
deux stipules épineuses. Les fleurs, solitaires aux aisselles des
feuilles, sont remarquables par leurs quatre grands pétales blancs,
leurs nombreuses étamines grêles à anthères violettes, leur ovaire
longuement pédicule. Le câprier est connu dans notre Midi; en Orient,
il croît vigoureusement par places, en terrain sec ou sur les
murailles. Il est fort peu probable que ce fût l'hysope (voir ce
mot) de la Bible. C'est une des nombreuses plantes épineuses qu'on a
supposées avoir pu servir pour confectionner la couronne d'épines du
Seigneur (voir Épines).

7.
malloûakh. «Ils cueillent le malloûakh près
des buissons», dit Job (Job 30:4). Le terme hébr., dérivé du mot mélakh
=sel, désigne une plante des terrains salés. On suppose
que c'est l' atriplex halimus L., l'arroche pourpier de mer, de
la fam. des Chénopodiacées; arbrisseau des sables maritimes, précieux
pour les plantations dans les dunes. Une espèce, Va. hortensis,
bonne-dame, chou d'amour, donne un légume semblable à l'épinard. Voir
Buisson ardent. Ch.-Ed. M. et Jn L.