ORIENT

Pour tous les Orientaux et pour les Israélites en particulier, c'est
la direction de l'orient qui déterminait les points cardinaux, sans
doute parce qu'elle est fixée par le lever du soleil (nous disons
encore: s'orienter, quelle que soit la direction à reconnaître).
L'original hébreu de Job 23:8 et suivant a conservé les termes
primitifs.

1. L'orient, c'est qèdèm (=devant), parce qu'en
se tournant vers le soleil levant l'observateur voit cette direction
devant lui; ce terme et d'autres de même racine sont souvent employés
pour désigner l'orient (Ge 2:8 10:30 11:2 12:8,Jos 18:20 etc.).

2. L'occident, c'est âkhôr (=derrière); par ex.
Esa 9:11: les Syriens par devant (E.) et les Philistins par
derrière (O.); ou Job 18:20: les peuples d'occident (de
derrière) et ceux d'orient (de devant); ou encore la mer de derrière
(hayyâm hâakharôn), c-à-d, la mer occidentale, la
Méditerranée (De 11:24 34:2 etc.), qui est aussi «la mer» tout
court (Eze 47:20), opposée à celle de devant (hayyâm
haqqadmôni),
c-à-d, la mer orientale, la mer Morte (Joe 2:20,Za
14:8).

3. Le nord, c'est semôl (=gauche), terme assez
rare (Ge 14:15,Jos 19:27).

4. Le sud, c'est yâmîn (=droite) ou thémân
(voir Théman), beaucoup plus fréquent (1Sa 23:19-24,Job 39:29,Za
9:14 etc.); cf. Eze 16:46: Samarie à gauche (N.) et Sodome à
droite (S.); comp, aussi les noms donnés par les Arabes musulmans au
Sud de leur pays: le Yémen (=à main droite), et au Nord
(Syrie-Palestine): al-Châm (=la gauche). Il existe d'ailleurs
d'autres désignations: mizrâkh =[soleil] levant (2Ro
10:33,Esa 45:6 59:19 etc.) est l'appellation la plus commune de
l'orient; le sud est représenté par le Négeb (voir ce mot) et par
le darôn (d'une racine signifiant couler, éclairer); ce dernier,
poétique, s'oppose souvent au tsâphôn (=caché, parce que les
pays du nord [v. art.] étaient mal connus, mystérieux et tenus pour
redoutables), nom habituel du nord (Eze 40:45 41:11,Ecc 1:6
11:3 etc.).

Les quatre points cardinaux sont quelquefois énumérés pour
indiquer l'universalité des recherches de l'homme ou des grâces de
Dieu (Ge 13:14, Job 23:8 et suivant, Ps 107:3,Mt
8:11,Lu 13:29). L'expression: fils (ou enfants) de l'Orient, rendue
quelquefois par: Orientaux (Jug 6:3-33,1Ro 4:30,Esa 11:14,Jer
49:28,Eze 25:4 etc.), s'applique à des populations généralement
nomades qui occupaient le désert de Syrie, voisinaient avec Madian,
Ammon, Moab, et avaient une grande renommée de sagesse: la scène du
poème de Job est située parmi ces tribus (Job 13), qui étaient
considérées en Israël comme descendant de leur commun ancêtre Abraham
par l'esclave Kétura (Ge 25:6). Dans Esa 2:6, le grief du
prophète contre les gens de la maison de Jacob, «pleins de l'Orient»,
s'explique comme le paraphrase la Vers. Syn.: «ils sont envahis par
l'idolâtrie de l'Orient», celle des peuples assyro-babyloniens.

Ancient Orient Voir Atlas 13