ONÉSIME

(=utile; nom gr. assez répandu dans l'antiquité, porté en
particulier par des esclaves). Esclave fugitif en faveur duquel saint
Paul écrivit la touchante épître à son maître Philémon (voir art.).

Il était de Colosses (Col 4:9). En s'enfuyant, Onésime avait
probablement volé son maître (Phm 1:18), ce qui fait penser au
type d'esclave fripon et paresseux de la comédie antique. Ces fuites
d'esclaves étaient si fréquentes, qu'une section de la police romaine
était spécialisée dans leur recherche; ils encouraient la peine du
fouet et celle des travaux forcés. Sans doute réfugié à Rome, comme
beaucoup d'autres suspects, Onésime y rencontra l'apôtre; peut-être
l'avait-il cherché, le connaissant comme un ami de son maître et
espérant l'appui de sa compassion agissante.

L'influence de saint Paul amena d'abord sa conversion, et une
très vive affection les unit bientôt. (Phm 1:12) Paul aurait
bien voulu garder Onésime auprès de lui; mais pour être parfaitement
loyal et correct envers Philémon il le lui renvoie, lui demandant de
le recevoir non plus comme un esclave, mais comme un frère en Christ
(voir la gradation,. (Phm 1:16)) Faisant allusion aux services
que désormais Onésime pourrait lui rendre à lui-même, ou pourra
rendre à Philémon, l'apôtre joue familièrement sur le sens de son
nom: utile. (Phm 1:11) D'après une tradition, Onésime aurait été
affranchi par Philémon, puis consacré évêque de Bérée par Paul
lui-même, et finalement martyr à Rome.