OBÉISSANCE

L'Écriture sainte constate et légitime au regard du croyant
l'obéissance qui est à la base de la plupart des rapports que les
hommes ont entre eux.


Les enfants doivent obéir à leurs parents (De 21:18 Pr 30:17,Eph 6:1);
les femmes à leurs maris (Eph 5:22);
les serviteurs à leurs maîtres; (Sir 33:29 Eph 6:5,9)
les fidèles à leurs conducteurs (Heb 13:17);
les citoyens aux autorités (Ro 13:1-7,1Pi 2:13-17).


Obéir à celui qui a le droit de commander, c'est obéir à Dieu. Mais
cette obéissance a des limites, et le croyant ne doit pas exécuter ce
qui lui apparaît comme étant contraire à la volonté divine: «Il faut
obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes» (Ac 5:29).

Dans la nature, tout obéit aux lois de Dieu. (Sir 42:23)
Obéir à Dieu, c'est le devoir essentiel de l'homme. La chute
fut le résultat de la première désobéissance. Tout le long et patient
effort de Dieu a tendu désormais vers ce but: réapprendre à l'homme à
obéir. La «crainte de l'Éternel» (expression biblique qui caractérise
la piété d'Israël), c'est avant tout la peur de lui déplaire en lui
désobéissant (Le 25:17).

Mais l'obéissance n'est pas seulement exécution de la volonté de
Dieu; elle est aussi acceptation complète, sans restriction et de
tout coeur, de cette volonté. Cette note, qui revient déjà comme un
thème fondamental dans le Deutéronome (De 11:13 13:4 28:1 et
suivants
, etc.), se retrouve souvent dans le message des prophètes
qui toujours, par delà les apparences, remontent à la source et aux
sentiments cachés (Eze 36:26 et suivant, Esa 29:13).

Sans obéissance complète à Dieu, en effet, il ne saurait y avoir
de bénédiction, de bonheur, de salut et de vie possibles pour
l'homme. Rien ne peut la remplacer, ni les sacrifices, ni le culte
extérieur, ni la prière. Elle est d'ailleurs une conséquence
nécessaire de la religion vécue et du culte «en esprit et en
vérité» (Jn 4:24,1Jn 3:18). Avec elle l'ordre se fait dans la
vie de l'homme, car elle met sa conduite en harmonie avec les lois
immuables de sa vie profonde et éternelle (De 13:4 15:4 28:1 et
suivants
, 1Sa 15:22,Esa 1:10-20,Jn 14:15 15:10,Ac 4:19 5:29,32,
etc.). Aussi les exemples classiques de la foi en Dieu sont-ils en
même temps des exemples d'obéissance (Heb 11:8, etc., cf. Jer
17:16).

Cet idéal, auquel la masse en Israël fut le plus souvent
rebelle (Ps 81:12,Eze 2:3 et suivant, etc.), et que les
meilleurs parmi les Israélites ne firent qu'entrevoir (Ps
103:20 et suivant).

Jésus-Christ devait le réaliser parfaitement. Il fut la loi de sa
vie ou plus exactement l'expression même de son amour filial: «J'aime
le Père et je fais ce que le Père m'a commandé» (Jn 14:31).
C'est cette obéissance, culminant dans les tragiques moments de
Gethsémané (Mt 26:39 et suivants) et de Golgotha (Jn
19:30), qui lui a permis d'achever l'oeuvre rédemptrice et de
détruire les conséquences de la désobéissance d'Adam (Ro 5:19,Jn
5:19 et suivant).

Cette obéissance qu'il a pratiquée jusqu'au bout, il la demande à
ses amis (Jn 15:14). Elle sera donc pour les apôtres la pierre
de touche qui permettra de reconnaître la foi véritable. Être
«esclave de Christ», voilà l'état que le chrétien doit désirer. On
est esclave du péché tant que l'on n'a pas choisi le Christ pour
maître (Ro 6:16,22), et le but de la liberté chrétienne, c'est
de nous permettre de nous donner librement à Dieu. Cette obéissance
volontaire s'applique à tous les domaines, à la pensée (2Co
10:5) comme à l'action (1Jn 2:3); mais elle doit être un
besoin du coeur et par conséquent «exempte de murmures et
d'arrière-pensées» (Php 2:14).

C'est dans son amour reconnaissant pour le Christ qui l'a sauvé
parce qu'il a été obéissant jusqu'à la mort (Php 2:8,Heb 5:8
et suivant), que le chrétien doit trouver la volonté d'obéir en
toutes choses à Dieu et la force de faire triompher cette volonté
dans tous les détails de sa vie. Et son obéissance lui assurera le
bonheur (Jas 1:25); elle lui donnera la certitude d'être dans la
vérité (Jn 7:17). R. H.