NEZ

Le même mot hébr., au sing, (aph) et au duel (appaïm), peut
désigner le nez ou les narines: au sens propre, (Ca 7:5) en tant
qu'organe de l'odorat (Am 4:10,Ps 115:6, Sag 15:15) ou organe
extérieur de la respiration, identifiée avec la vie comme le souffle
l'était avec l'esprit (voir ce mot); d'où les expressions figurées de
Ge 2:7, Sag 2:2, Esa 2:22 (Sg.: l'homme, dans les narines
duquel il n'y a qu'un souffle) et La 4:20 (litt.: l'esprit de
nos narines, c-à-d, celui par qui nous respirions encore [Vers.
Syn.], celui qui nous faisait respirer [Sg.]).

Les élégantes orientales appréciaient l'anneau au nez
(Ge 24:47,Esa 3:21 Eze 16:12 Pr 11:22) aussi bien qu'aux
oreilles (voir Ornements). Parmi les supplices que les Assyriens
infligeaient aux vaincus il faut citer l'anneau passé aux narines
(2Ro 19:28 parallèle Esa 37:29, cf. fig. 107), le nez
coupé ou arraché; (Eze 23:25) c'est ainsi qu'on pouvait parfois
dompter les bêtes féroces en leur mettant une boucle aux
naseaux. (Job 40:19,21)

Dans le troisième des défauts corporels excluant de la prêtrise,
désigné par l'hébreu khâroum , (Le 21:18) beaucoup de
versions, à la suite des LXX et de la Vulgate, voient un mutilé du
nez (Sg.: nez camus), mais ce sens est très incertain; il s'agit
probablement d'une mutilation (Vers. Syn.: ceux auxquels il manque un
membre; Bbl. Cent.: mutilé), peut-être affectant spécialement la
figure, nez, lèvres, oreilles, etc. Dans Eze 8:17, on pense
ordinairement que le prophète condamne les idolâtres qui observent la
pratique persane des adorateurs du soleil et du feu, d'approcher de
leurs narines un rameau sacré; Reuss traduit cette phrase comme une
menace proverbiale: «mais ils portent la serpette à leur propre nez!»

Les poètes de l'A.T, ne reculent pas devant l'anthropomorphisme
qui attribue le vent au souffle de la face (litt., des narines) de
Jéhovah, (Ex 15:8) l'orage au feu de sa bouche et à la fumée de
ses narines, (Ps 18:9) ou qui fait offrir le parfum devant la
face (litt., les narines) de l'Eternel. (De 33:10) L'hébreu
aph, en effet, prend souvent par extension le sens de face, en
particulier dans l'expression: se prosterner la face (litt., le nez)
contre terre, (Ge 19:1 42:6 etc.) et aussi celui de colère
(celle qui gonfle les narines), en particulier dans l'expression: sa
colère s'enflamme; (Ge 27:45,Ex 4:14,Jos 7:1 etc.) Pr
30:33 joue sur les deux sens du mot: nez et colère. Voir Face,
Colère.