NARCISSE

1.
Pour la plante de ce nom, voir ROSE, parag. 3.

2.
L'apôtre Paul, dans son épître aux Romains, fait
saluer «ceux de la maison de Narcisse, qui sont au Seigneur» (Ro
16:11). Ce nom propre, nom d'une fleur bien connue que la mythologie
grecque avait personnifiée dans le légendaire Narcisse, était très
répandu dans tout le monde ancien, tant en Asie Mineure que dans
l'Archipel, en Grèce et à Rome. L'apôtre peut donc avoir eu en vue un
personnage ignoré de l'histoire, chez qui les chrétiens se
réunissaient. Beaucoup d'auteurs ont pourtant cru pouvoir identifier
le Narcisse de l'épître adressée à Rome avec le fameux affranchi et
secrétaire de l'empereur Claude (voir Suétone, Claude, 28;
Tacite, Ann., 11-13), qu'Agrippine fit tuer en 54, la première
année du règne de Néron, deux ou trois ans avant la rédaction et
l'envoi de cette épître; par sa mise à mort, sa maison avait dû
devenir, selon la coutume, propriété de l'empereur, mais toujours
désignée de son nom: cela pourrait expliquer pourquoi saint Paul ne
parle pas de Narcisse lui-même, mais seulement de «ceux de sa maison,
appartenant au Seigneur»; cette mention prouverait qu'au temps de
Claude et de Néron il y avait des chrétiens à la cour. La tradition
grecque qui veut que le Narcisse du N.T. ait été l'un des 70
disciples (Lu 10), ait vécu quelque temps à Rome et soit mort
évêque d'Athènes, est sans fondement historique.