NAÏN

Au S. du Thabor et au Nord du mont Guilboa s'élève, au-dessus de la
plaine de Jizréel ou d'Esdrelon, une croupe montagneuse de 500 m.
d'altitude, qu'on appelle en arabe Djebel Dahi, et en français le
petit Hermon. A son angle N.-E, se trouve un village arabe assez
misérable, qui porte le nom de Naïn. Il occupe sans doute
l'emplacement du bourg mentionné une fois dans l'Écriture (Lu
7:11), à l'entrée duquel Jésus rendit la vie au fils unique d'une
veuve.

Tout autour de ce village de Naïn, des ruines et des amas de
décombres attestent aujourd'hui que l'endroit était jadis important.
On ne remarque pourtant pas de traces de «porte de la ville». Mais,
comme il arrive souvent en Orient, les maisons serrées les unes
contre les autres ne laissent pénétrer du dehors à l'intérieur qu'en
un seul point: c'est ce passage qui s'appelle «la porte de la ville».
L'unique édifice religieux du village est une assez pauvre petite
mosquée, qui se trouve sur la «place de N.S.J.C.», et
vraisemblablement à l'emplacement d'une chapelle chrétienne disparue.
Non loin du chemin menant au village, on remarque, creusés dans le
rocher, les restes d'anciennes tombes. C'est vers l'une d'elles que
l'on portait le corps du jeune homme, lorsqu'intervint le miracle du
Seigneur.

Des hauteurs de Naïn, la vue est admirable: au premier plan, les
riches campagnes d'Esdrelon; à l'Ouest, se découpant sur l'horizon,
le Carmel; au Nord, dans le lointain, le sommet neigeux du grand
Hermon; vers l'Est, les campagnes de Nazareth.