NABOTH

Israélite de Jizréel, qui possédait une vigne attenante au palais
royal d'Achab. Celui-ci lui ayant offert de l'acheter ou de
l'échanger, Naboth refusa de «céder l'héritage de ses pères»: son
motif n'était donc pas surtout l'attachement du paysan à sa terre,
mais le point de vue religieux qui considérait comme sacré,
intangible, le lot attribué aux ancêtres par l'Éternel lui-même. (cf.
No 36;voir Héritage) La reine Jézabel, raillant le dépit du
faible monarque et s'emparant de son autorité, fit alors faussement
accuser Naboth d'avoir insulté Dieu et le roi, et par cette
inculpation de blasphème et de lèse-majesté (cf. Ex 22:28) elle
obtint des anciens et des notables de la ville sa condamnation et sa
lapidation.

D'après 2Ro 9:26, ses fils auraient été mis à mort avec lui.
Ce crime judiciaire, qui révèle l'asservissement de la nation au
despotisme royal, provoque l'intervention du champion jéhoviste de la
justice: comme Achab est en train de «prendre possession» de la vigne
de Naboth, le prophète Élie (voir ce mot) y surgit devant lui, le
condamne et lui prédit le malheur et l'extermination de toute sa
maison. Lorsqu'après sa mort cette prédiction se réalisa dans le
massacre de son fils Joram et de sa femme Jézabel par le justicier
Jéhu (2Ro 9:21,37), le vivant souvenir du meurtre de Naboth
planait encore sur cette tuerie (verset 21-25 et suivant) comme le
forfait le plus criant de la dynastie baaliste.