MARI
Capitale d'un royaume très important dans la région du
Moyen-Euphrate. Vient d'être retrouvée au printemps 1934 par
l'expédition du Musée du Louvre, à 11 km. au Nord-O. d'Abou-Kémal,
petite bourgade syrienne, à l'emplacement de Tell Hariri
La ville s'étendait sur plus d'un kilomètre et était protégée du
côté du désert par une grande muraille, l'Euphrate servant à l'Est de
barrière naturelle. Après les travaux de la première campagne, il
semble que cette cité qui existait dès la plus haute antiquité (IV e
millénaire) connut une très grande prospérité aux environs de l'an
3000 av. J.-C. Ceci est particulièrement attesté par les très
nombreuses statuettes déposées dans le temple de la déesse Istar et
qui témoignent d'un art extraordinaire.
Les inscriptions, les tombes étudiées révèlent que les habitants
de Mari étaient des Sémites, des Sémites qui ont adopté la culture
sumérienne en l'enrichissant singulièrement. Détruite par Sargon
d'Agadé vers 2700, puis relevée et de nouveau prospère, Mari dut
s'incliner encore devant Hammourabi, roi de Babylone (2000 av. J.-C),
qui saccagea ses temples et renversa ses murailles. Ce fut alors le
déclin et la ville renonça définitivement à toute suprématie. Si le
clan de Térach et d'Abraham quitta Our sous le règne de Sin-muballit,
prédécesseur de Hammourabi, il dut, pour gagner Caran, remonter
l'Euphrate et partant passer à Mari. Il s'y trouvait par conséquent
en plein milieu sémite.--Voir fig. 293, 294.
A. P.