MALTE
Ile de la Méditerranée, à 90 km. au Sud de la Sicile et à 300 km.
environ de la côte tunisienne. Sa superficie est de 275 km 2. Elle
doit son importance commerciale et militaire à sa position entre la
Méditerranée orientale et occidentale. Les Phéniciens s'y établirent
vers 1200 av. J.-C. Elle passa successivement sous la domination des
Grecs (736), des Carthaginois (400) et des Romains (218). Elle fit
dès lors partie de la province de Sicile.
Le livre des Actes raconte comment le navire qui transportait
Paul prisonnier fut pris par la tempête en quittant l'île de Crète
et, désemparé, fit naufrage 15 jours plus tard sur les côtes de
Malte. La tradition de ce naufrage s'est conservée dans l'île, et ce
qu'on appelle aujourd'hui la baie de St-Paul, à 15 km. au Nord-O, de
La Valette et à 10 km. de la vieille capitale de Citta-Vecchia,
correspond parfaitement aux données topographiques de Ac
27:39,44; sur cette côte toute en falaise, l'îlot de Salmone a
provoqué la formation d'une petite plage.
Les insulaires reçurent fort bien les naufragés. L'épithète
grecque de «barbare» (Ac 28:2,4), conservée par Sg., signifie
seulement qu'ils ne parlaient ni grec ni latin, leur langue étant en
effet un dialecte carthaginois; mieux vaut traduire: indigènes (Vers.
Syn.). L'hivernage de trois mois que Paul et ses compagnons firent
dans l'île fut marqué par l'incident de la «vipère» (Ac 28:3,6)
et la guérison du père de Publius. Le fait que les vipères ne se
rencontrent plus aujourd'hui dans cette île surpeuplée ne prouve pas
qu'il en était de même au I er siècle et n'infirme pas le récit.
Quant à Publius, deux inscriptions découvertes depuis peu dans l'île
voisine de Gozzo mentionnent ce titre qui lui est donné (Ac
28:7) de «premier de l'île» et apportent une nouvelle confirmation
de la sûreté d'information de Luc.
Au printemps, lorsque la navigation put être reprise, un navire
qui avait hiverné à Malte permit à Paul et à ses compagnons de
quitter l'île et de gagner l'Italie. L'apôtre profita sans doute de
son séjour forcé dans l'île pour y annoncer l'Évangile; cependant on
n'y trouve pas trace d'une communauté chrétienne avant le V° siècle.