LUMIÈRE

La lumière est un phénomène naturel qui nous est révélé par le sens
de la vue. Si l'oeil ne nous révélait que la présence de la lumière,
ainsi qu'il arrive chez certains êtres inférieurs, son rôle serait
négligeable. Mais la lumière possède la propriété d'être réfléchie
par les corps de façon diverse en quantité (1ntensité) et en qualité
(couleurs), en sorte que la lumière est réellement le milieu dans
lequel nous percevons couramment le monde extérieur. C'est dire que
l'oeil ne perçoit pas les objets, mais les jeux de lumière (ombres et
lumières, teintes et couleurs) réfléchis par les objets.

La lumière naturelle nous vient du soleil ou indirectement de la
lune. Mais on peut créer de la lumière par échauffement des corps
(lumière électrique) ou en entretenant une combustion riche en
carbone (lampes à pétrole, éclairage au gaz, etc.).

La science qui étudie la lumière se nomme l'optique. Mais l'étude
de la lumière a débordé cette science. En effet, la lumière n'est
qu'une partie restreinte d'un ensemble très vaste de phénomènes
physiques connus sous le nom de rayonnement. La lumière naturelle se
compose de sept couleurs, correspondant à des périodes de vibration
de plus en plus rapides du rouge au violet. Au delà le rayonnement
existe encore, mais n'est plus perceptible à l'oeil: c'est
l'ultra-violet, au delà duquel se placent les rayons X, etc. En deçà
également le rayonnement existe: c'est l'infrarouge, le rayonnement
calorifique en deçà duquel se placent les oscillations électriques,
etc. (par ex. la T. S. F.). On voit que le monde de la lumière que
nous connaissons n'est qu'une infime partie du monde du rayonnement
connu ou inconnu encore.

La vitesse de propagation de la lumière est très élevée. On
considère souvent qu'elle est la plus grande vitesse possible dans
l'univers, une vitesse infinie (Einstein). Elle est de l'ordre de
300.000 km. à la seconde. Cette vitesse vertigineuse n'est rien dans
les espaces sidéraux, puisque de l'étoile la plus proche de notre
système solaire nous percevons la lumière plus de trois ans après son
émission. Aussi les astronomes comptent-ils les distances non en km.,
mais en années de lumière, c-à-d, par unités de quelques milliers
de milliards de kilomètres.

Il s'en faut cependant, malgré ces précisions, que les savants
soient au clair sur la nature de la lumière; jusqu'ici l'intelligence
humaine n'a pu pénétrer le secret d'un phénomène physique aussi
commun...et la lumière est en physique un point fort obscur. Deux
hypothèses, également fondées et indispensables, sont en présence:
l'une, de Newton, fait de la lumière un flux de corpuscules
impondérables; l'autre, de Fresnel, y voit une oscillation d'un
milieu spécial: l'éther.

La lumière a, dans le monde organique, une importance absolument
capitale: elle est non seulement la source de toute santé, mais de
toute vie. En effet la matière vivante (voir Corps, Animal) est une
synthèse chimique qui ne peut' être réalisée dans la nature qu'à la
faveur de la lumière. Les végétaux, chargés de cet office par le
Créateur, possèdent dans leurs feuilles une substance verte à
laquelle ils doivent leur coloration, la chlorophylle, par le moyen
de laquelle le carbone de l'acide carbonique de l'air--déchet de la
combustion vitale des animaux--est fixé sur des éléments minéraux
pour créer de la matière organique; tandis que l'oxygène--aliment de
la combustion vitale des animaux--est rendu à l'air. Grâce à la
lumière, les végétaux fournissent aux animaux une matière assimilable
et l'air pur nécessaire à son utilisation.

Bible. Dans la Bible la lumière occupe la place qui convient à un
phénomène aussi remarquable. Au sein des ténèbres qui couvraient
l'abîme retentit la voix du Créateur: «Que la lumière soit;--et la
lumière fut» (Ge 1:3), et cette création de la lumière occupe le
premier jour: il y eut un soir et il y eut un matin (Ge 1:5). Il
est surprenant que le récit de la Genèse ne mentionne la création du
soleil que le quatrième jour: que pouvait donc être la lumière du
premier jour? Plusieurs auteurs ont pensé expliquer ce fait en disant
que la lumière du premier jour était un éclairage diffus, pénétrant
jusqu'à la terre à travers d'épaisses couches de vapeurs; tandis
qu'au quatrième jour l'astre parut, déterminant les saisons, les ans
et les jours. L'étude des plantes fossiles des premières époques
géologiques a montré que le système d'éclairage solaire n'a pas
toujours été tel que nous le connaissons. Durant toute une ère les
saisons ne furent nullement marquées et la végétation fossile laisse
penser qu'une lumière uniforme et diffuse éclairait seule notre
planète. Cette explication, précieuse à tous ceux qui veulent voir
dans les jours bibliques l'expression des périodes géologiques (bien
que ces jours soient de vrais jours avec un soir et un matin,
composant une semaine), n'est pas satisfaisante et le mystère
demeure. La lumière, si diffuse soit-elle, provenait du soleil que
Dieu ne fit et ne plaça dans l'étendue du ciel (Ge 1:16 et
suivant
) qu'au quatrième jour (pour la question des jours, voir
Création). L'auteur sacré ne s'est évidemment pas embarrassé de
considérations cosmologiques, ayant pour tâche, non de révéler des
données scientifiques, mais de nous montrer le Créateur vivant à
l'oeuvre.

Dans la Bible la lumière se trouve opposée aux ténèbres en un
très grand nombre de passages, tant au sens propre qu'au sens figuré
(par ex. Ge 1:4,Job 26:10,Ps 112:4 139:12,Esa 5:20 9:1 Am 5:18 Mt
6:23,Lu 12:3 Jean 3:19 Ac 26:18 2Co 6:14, etc.).

Mais c'est au sens figuré que le mot lumière est le plus
fréquemment employé. La plupart des images de la Bible sont celles
que nous connaissons et utilisons dans le langage courant. Aucune
vision n'étant possible en l'absence de lumière, faire connaître un
fait sera le mettre en lumière (Job 28:11,1Co 4:5,Lu 12:3,
etc.).

Dans Ps 38:11 la vision même est poétiquement appelée
lumière: «la lumière de mes yeux».

De même la lumière est ce qui fait connaître, ce qui
révèle (Jn 3:20), ce qui guide et instruit (Ps 119:105,Pr
6:23,Esa 42:6 49:6,Lu 2:32,Ac 13:47 26:23), ce qui marque
l'affranchissement et la liberté (Esa 9:1,Mt 4:16), le salut
même (Jn 1:4,9 3:19,Eph 5:9-13,Col 1:12,1Pi 2:9 etc.).

C'est pourquoi Dieu même est lumière
(1Jn 1:5,2Sa 22:29,Ps 27:1 36:10 43:3 104:2,Esa 60:19,Jas 1:17),
et les enfants de Dieu sur lesquels il répand sa lumière (Job
36:30,Ps 4:7 44:4 90:8) sont des enfants de lumière (Lu 16:8,Eph
5:8,1Th 5:5).

Il faut que la lumière divine pénètre les ténèbres du
monde: (Jn 1:4,9) la lumière du monde, c'est le Christ (Jn
8:12 9:5 12:46) et après lui tous ceux qui ont été appelés à la
grâce divine (Mt 5:14,16).

Citons enfin la lumière qui apparut à saint Paul sur le chemin de
Damas (Ac 9:3 22:6 26:13). Bien avant que la science eût
démontré, dans le monde organique, les rapports étroits de la lumière
et de la vie, la Bible, sur le plan spirituel, avait révélé cette
solidarité (Mal 4:2,Jn 1:5-13 et 8:12,1Jn 1:5 et
suivants
, etc.). Voir TÉNÈBRES. H. L.