LUC (évangile de) 7.

Conclusion.

Évangile, en effet, écrit par un païen devenu chrétien, qui insiste
donc sur l'universalisme de la Bonne Nouvelle; par un compagnon de
Paul, qui a compris à son école la gratuité du salut; par un médecin
connaissant la souffrance, homme de coeur ouvert à toutes les
misères; par un esprit instruit désireux d'assurer aux témoignages
chrétiens les garanties d'une exacte méthode, mais en même temps âme
simple et transparente peu disposée à suivre en leur complexité les
discussions de doctrine. Si Luc n'a pas eu la pensée géniale d'un
saint Paul pour embrasser dans toute leur ampleur les problèmes des
temps nouveaux, il n'en demeure pas moins que, reflétant le plus pur
esprit de Jésus-Christ, il a compris l'étendue infinie des
compassions du Sauveur envers les petits, les parias, les épaves, le
pardon de Dieu pour tous les pécheurs repentants, son salut pour
toutes les âmes perdues, de toutes les nations. Son évangile est le
plus humain, celui «de la mansuétude du Christ» (Dante), celui du
sublime amour divin tout-puissant pour chercher et trouver, pour
guérir et sauver: l'évangile de la grâce.

Quand les Pères de l'Église attribuèrent les symboles aux quatre
évangiles, on comprend qu'ils aient désigne Jean par l'aigle, et Marc
finalement par le lion; mais nous ne les suivons pas dans leur
attribution tout artificielle, à Luc, du taureau (sans doute parce
qu'il s'ouvre par un sacrifice, Lu 1:8 et suivants): cet emblème
juif s'applique mieux à Matthieu Le symbole qui convient à Luc, c'est
l'homme. Son évangile est celui de l' «Etre humain», que l'on voie
dans cet emblème l'humanité tout entière, ou bien l'Être «humain» par
excellence: Dieu, notre Père en Jésus-Christ.

OUVRAGES A UTILISER (en français).

--A. Sabatier, Luc (Encycl. Licht., t. VIII, 1880); Synopt,
(Id., t. XI, 1881).

--F. Godet, Comment, de l'évangile de saint Luc, 2 vol., 3' éd.,
1888.

--A. Westphal, Jés. de Naz. d'après les Tém. de sa vie, 1914; les Apôtres, 1918.

--M. Goguel, Intr. N.T., t. I, 1923; Bbl. Cent., 1918; M.
Goguel et H. Monnier, le N.T. avec introd, et notes, 1929.

--H. Pernot, Pages chois, des Evang., 1925; Et. sur la langue
des Évangiles,
1927.

--Le P. Lagrange, Ev. selon saint Luc, 1921;

--le P. Lavergne, l'Ev. selon saint Luc, pet. éd., Et. Bibl.,
1933;

--RR.PP. Lagrange et Lavergne, Synopse des 4 év. en français,
nouv. éd. 1929 (cathol.).

--On trouvera notamment dans l' Intr. de M. Goguel et le Comm. du P. Lagrange une bibliographie en langue étrangère.

Voir aussi à la fin de notre art. Evangiles synoptiques. JN L.