LIS

(hébreu chouchan ou chôchân, d'où le nom de Suzanne).

Les lis, qui servirent de modèles pour l'ornementation des
colonnes du temple, Jakin et Boaz (1Ro 7:19-22) et pour celle de
la mer de fonte (1Ro 7:26,2Ch 4:5), sont une des fleurs
favorites du Cantique des cantiques (Ca 2:16 5:13 6:2 7:3). Il
est probable que ce nom était donné à des plantes diverses
remarquables par leurs fleurs (Os 14:5, Sir 39:14, cf.
50:8) de couleur éclatante, ressemblant plus ou moins au lis: iris,
glaïeul, narcisse, muscari, fritillaire, tulipe, asphodèle, toutes
répandues en Palestine. Pour le «lis» de Esa 35:1 et de Ca
2:1 (Vers. Syn.), voir Rosé. Dans Pseudo-Esdras 5:24, le lis est
cité comme type de beauté parmi toutes les plantes du monde.

L'unique mention du mot dans le N.T. (grec krinon) indique,
par l'expression «les lis des champs» (Mt 6:28 parallèle Lu
12:27), que c'étaient des plantes spontanées, des fleurs sauvages;
et la comparaison avec les vêtements royaux de Salomon (Mt 6:29
parallèle Lu 12:27) suggère une couleur rouge pouvant évoquer la
pourpre.

L' «herbe des champs» (Mt 6:30) qui paraît répondre le mieux
à ces conditions est l' anémone caronaria L., qui au printemps
couvre les flancs des coteaux de Galilée (fig. 141).

L'anémone, fam. des Renonculacées, porte un involucre distant de la
fleur, à 3 folioles incisées; la fleur est composée de 5-10 sépales
pétaloïdes, grands, larges, obovales, subaigus, qui peuvent être
pourpres, bleus, violets, lilas, jaunes, blancs ou panachés;
carpelles nombreux, en tête globuleuse; hampe à feuilles toutes
radicales, pétiolées, dont les segments sont profondément découpés en
lanières divergentes.

Les mentions de lis dans les titres des Ps 45, Ps 60, Ps 69, Ps 80
peuvent se rapporter soit à un instrument de musique soit au titre
d'un air connu au temps des psalmistes. Ch.-Ed. M. et Jn L.