AMBASSADE, AMBASSADEUR

Sont désignés dans l'A.T. par trois termes hébreu:

1. tsir (Pr 13:17,Esa 18:2 57:9 etc.),
titre officiel de la fonction;

2. mélitz (2Ch 32:31), «intermédiaire» (le
même mot signifie «interprète» dans Ge 42:23,Esa 43:27, et
«intercesseur» dans Job 33:23);

3. surtout, maleak (No 22:5,De 2:26,Pr 13:17),
qui a le sens très général de «messager».

Nos traductions rendent rarement ces divers termes par
«ambassadeur» (Eze 17:15,Jer 27:3,Pr 25:13),, etc. mais disent
«député» (2Ro 16:7), «envoyé» (Esa 30:4) et le plus souvent
«messager» (No 20:14,1Ro 20:2,5-9, 1Ma 12:23 15:17 etc.).
Dans la plupart des cas il s'agit bien d'agents diplomatiques,
chargés de représenter un peuple, un souverain, un haut dignitaire,
auprès d'une autre autorité: l'importance de leurs fonctions varie,
depuis l'ambassade de la redoutable Ninive (Na 2:13), jusqu'aux
émissaires entre tribus Israélites (Jug 20:12) ou même entre
chefs de familles (Ge 32:3,6). Leur message est naturellement
aussi très variable: requête respectueuse (No 21:21), menace ou
déclaration de guerre (2Ro 14:8 19:9), acte de
soumission (2Ro 16:7), règlement d'un conflit à
l'amiable (Jug 11:12-14 et suivants), traité de paix (Esa
33:7, 1Ma 9:70), conclusion d'une alliance (2Sa 3:12,
1Ma 11:9), entente économique (2Sa 5:11), visite de
courtoisie (2Ro 20:13 =Esa 39:2), etc.; et toute insulte
faite à la personne de tels représentants constitue un casus
belli
(2Sa 10:4 et suivants).

Ces termes sont plusieurs fois employés au fig. pour désigner les
prophètes, «messagers» de l'Éternel (2Ch 36:15 et suivant,
Esa 42:19 44:26,Jer 49:14 =Ab 1,Ag 1:13); et le nom même
de Malachie (voir ce mot) signifie «mon messager», ou «mon
ambassadeur». (cf. Mal 3:1)

Jésus place deux fois dans ses paraboles une «ambassade», et
Luc (Lu 14:32 19:14) la désigne du terme grec (presbeïa) qui
était d'un usage quotidien dans les relations des rois avec les cités
grecques et de ces cités entre elles: nouvel exemple de l'à-propos
des illustrations du Maître, et de l'exactitude du langage
évangélique. De même saint Paul emploie le titre officiel (presbeueïn)
désignant en Orient les hautes fonctions du légat
(=ambassadeur) de l'empereur; il y montre l'image de l'apôtre (=envoyé),
ambassadeur de Dieu, chargé des intérêts du Christ dans sa
sublime mission de réconciliation (2Co 5:20); d'où, plus tard,
le contraste entre sa vocation apostolique et sa situation
personnelle: «ambassadeur dans les chaînes» (Eph 6:20).