AMANDE, AMANDIER
L'amandier est de la fam. des Rosacées: prunus amygdalus Hooker.
Originaire du Turkestan et de l'Asie centrale, il croît spontanément
dans les régions du Liban et de Moab; mais en Palestine, où il est
commun, il est surtout planté et cultivé. Il a des fleurs
sub-sessiles précédant les feuilles, celles-ci pliées
longitudinalement dans le bourgeon. Le fruit est une drupe oblongue,
comprimée, veloutée, à chair fibreuse coriace, sèche, s'ouvrant
irrégulièrement, à noyau sculpté rugueux. Comme un certain nombre
d'arbres (saule, coudrier, etc.), l'amandier porte ses fleurs avant
ses feuilles. De plus, il est en Palestine le premier en floraison;
dès le mois de février, quelques fois. janvier, encore en plein
hiver; d'où son nom hébreu chaqèd--veilleur, et le sens de la
vision du jeune Jérémie: (Jer 1:11) la branche fleurie
d'amandier symbolise, par sa précocité, la vigilance de l'Éternel et
le gage du prochain accomplissement de ses promesses. D'autre part,
les pétales blancs, à base rosée visible seulement de près, donnent
au globe de l'arbre fleuri une apparence frappante qui fait penser à
la vénérable tête blanchie des vieillards. C'est le sens de Ec
12:7, dans la description imagée des infirmités de la vieillesse:
temps où l'amandier fleurit (où les cheveux blanchissent), et non
pas: où l'on dédaigne l'amande (les dents étant tombées); cette
dernière traduc. est grammaticalement insoutenable.
Les rameaux d'amandier paraissent dans l'histoire de Jacob, sous
le nom de louz .(Ge 30:37) La verge d'Aaron était une
branche d'amandier, ainsi peut-être que celles des douze chefs
d'Israël (No 17:8 et suivant); le Moyen âge vit dans cette
baguette fleurie en une nuit un emblème de la virginité de la mère du
Seigneur: d'où l'amande mystique, sorte d'auréole ogivale qui
encadre souvent les images de la vierge Marie.
La fleur de l'amandier entre dans l'ornementation du chandelier à
sept branches (Ex 25:33 37:19 et suivants).
Presque toute l'ancienne Grèce cultivait l'amandier; d'où le nom
de «noix grecque» donné à son fruit par les Romains et longtemps
conservé. Mais l'ancienne Egypte ne le possédait pas; et les amandes,
avec les pistaches, constituaient un cadeau fort apprécié des
Égyptiens (Ge 43:11). Elles sont toujours très en faveur dans
l'alimentation de l'Orient. On les mange déjà vertes avant le
durcissement de la coque; l'amande proprement dite, contenue dans le
noyau durci, se mange fraîche, ou grillée, ou pilée en gâteau, ou
sucrée en pralines. Aujourd'hui nous faisons usage de deux espèces:
la douce (consommation habituelle) et l'amère (préparation en
médicaments à propriétés toxiques).
Le bois de l'amandier est dur, excellent pour la combustion et
ses feuilles constituent un bon fourrage. Ch.-Ed. M. et Jn L.