ISMAËL

(hébreu Yichma-El=~Die,u entend; babyl. Yachmakh-Èl)

1.
Fils d'Abraham et d'Agar, esclave égyptienne de
Sara (Ge 16). Circoncis par son père à l'âge de 13 ans (Ge
17:26; coutume arabe), Ismaël fut chassé avec sa mère de la maison
paternelle après la naissance du fils légitime Isaac (Ge
21:8,21). Selon la tradition rabbinique conservée par Paul (Ga
4:29), le fils de l'esclave aurait persécuté l'héritier. Protégé par
Dieu, il grandit dans le désert, devint habile tireur d'arc et prit
une femme égyptienne, qui lui donna douze fils (Ge 25:13-16). Il
enterra son père (Ge 25:9) et mourut à l'âge de 137
ans. (Ge 25:17)

--La tradition sur Ismaël se compose de deux récits appartenant aux
sources J (Ge 16) et E (Ge 21:8-21), accordées par le
rédacteur de JE (Ge 16:9 et suivant), et le rédacteur sacerdotal
(P) a ajouté les remarques chronologiques, l'enterrement d'Abraham,
la circoncision et la descendance d'Ismaël (Ge 16:3,15,16 17:23-27
25:9,17). Par la variété et la vérité des situations et des
caractères, par l'admirable concision et la rigoureuse unité de
l'action, ces deux récits, ethnographiques et étiologiques à la fois,
sont de véritables chefs-d'oeuvre. Comme tant d'autres traditions de
la Genèse, ils nous donnent l'histoire d'une tribu, en rapportant
celle d'un homme ou d'une famille. Ils nous racontent en effet ce que
les Hébreux des IX e et VIII e siècles savaient des origines, du
culte et de l'habitat de la tribu nomade des Ismaélites, qu'ils
considéraient comme de lointains parents d'Israël. Ces bédouins
descendent d'une tribu nommée Hagar (les Hagaréniens de 1Ch
5:10,19 27:31,Ps 83:7),vénèrent au puitsLachaï-roï le dieu El-roï
et habitent la steppe de Paran, c-à-d, le désert d'et-Tih au nord de
la péninsule sinaïtique. Redoutables par leur habileté à tirer de
l'arc, ils tiennent farouchement à leur indépendance. Ismaël est
«indomptable comme l'âne sauvage, sa main se lève contre tous et la
main de tous contre lui; il habite en face de tous ses frères» (Ge
16:12), dont il pille les champs et emmène les troupeaux. Comme
tous les bédouins, il apprécie le commerce: ses caravanes portent des
aromates en Egypte (Ge 37:25). De la description animée de la
vie du bédouin, considérée non comme une malédiction, mais comme un
sort plutôt enviable, et de certains traits qui semblent indiquer une
organisation matriarcale, nous pouvons conclure que notre tradition,
avant d'être fixée par J, avait déjà une existence séculaire,
peut-être chez les Ismaélites eux-mêmes. A l'époque historique, la
vieille tribu n'existe plus. Absalom place à la tête de son armée le
fils d'un Ismaélite (2Sa 17:25, il faut lire «l'Ismaélite»
d'après 1Ch 2:17): c'est le dernier dont il soit fait mention.
Plus tard le nom d'Ismaël désigne une confédération de douze
tribus (Ge 25:13,16) de l'Arabie du Nord (Ge 25:18), et,
d'après Jug 8:24, même les Madianites auraient fait partie de
cette confédération. Mais on ignore la nature des rapports
historiques qui liaient cette confédération à la vieille tribu du
même nom.

F. K.

2.
Benjamite, fils d'Atsel, descendant de Saül (1Ch
8:38 9:44).

3.
Père d'un prince de Juda (2Ch 19:11).

4.
Un des chefs militaires avec lesquels le grand-prêtre
Jéhojada organisa le complot contre Athalie pour Joas (2Ch 23:1).

5.
Un des «grands du roi», de race royale (Jer 41:1)
qui, à Mitspa, avec sa bande, assassina Guédalia que Nébucadnetsar
avait établi gouverneur du pays de Juda privé de ses principaux
habitants. Il est probable que ce crime fut de nature politique et
qu'Ismaël voulut ainsi châtier celui qu'il considérait comme ayant
trahi son pays en acceptant d'y représenter le pouvoir babylonien;
peut-être aussi était-il dépité de ce que Guédalia eût été choisi de
préférence à quelque membre de la famille royale (Jer 40:7 et
suivant
). Jérémie avait au contraire prêché la soumission et soutenu
Guédalia (Jer 40:5 et suivant). En tout cas, ce meurtre, ou
plutôt ce massacre, commis dans des conditions particulièrement
odieuses (Jer 40:13-41:10), répandit parmi les habitants de Juda
la crainte des représailles de Nébucadnetsar, et fut le signal de
leur exode vers l'Egypte, malgré les objurgations de Jérémie (Jer
42 Jer 43:1,7). Voir le résumé de cette histoire dans 2Ro
25:22-26. Ismaël s'enfuit chez les Ammonites, dont le roi Baalis
était soupçonné d'avoir été l'instigateur de ce crime (Jer 40:13
41:15).

6.
Un des prêtres qui avaient épousé des femmes
étrangères (Esd 10:22).