ALLIANCE (politique)

Les Israélites furent moins isolés qu'il ne paraît à première vue.
Ils furent constamment en contact ou en relations avec des voisins
plus ou moins puissants. Déjà Ge 38:2 mentionne le mariage de
Juda avec la fille d'un Cananéen, ce qui marque une tendance de la
tribu elle-même. Le reproche de Jacob à ses fils (Ge 34:30) ne
s'entend bien que si une sorte d'alliance avec Sichem a été violée.
Noter aussi la curieuse histoire des Gabaonites (Jos 9:3 et
suivants
, 2Sa 21:1-6). Au temps des Juges, les tribus tendent à
se rapprocher et à se confédérer peu à peu (Jug 12:1 20:1 21:6);
de là sortira la royauté.

David, encore prétendant, ne craint pas de s'allier à Gath contre
Benjamin (1Sa 27:2), mais on peut y voir une défection passagère
plutôt qu'une alliance; la défiance des princes philistins l'empêcha
seule de combattre les siens (1Sa 29).

Les rois concluent des alliances: Salomon s'allia avec Hiram, roi
de Tyr (1Ro 5:12). Une de ses femmes était la fille d'un pharaon
d'Egypte (1Ro 7:8), ce qui semble indiquer une alliance avec ce
pays, sans laquelle d'ailleurs l'achat de chars et de chevaux eût été
impossible (voir Char).

Après le schisme des Dix Tribus, Israël et Juda se cherchèrent
des alliés chacun de son côté. Ben-Hadad de Syrie fut tiraillé entre
les deux (1Ro 15:19). Plus loin, l'alliance d'Achab avec lui est
sévèrement censurée par un prophète (1Ro 20:33-42),; elle est
confirmée par une inscription assyrienne, mentionnant une armée
alliée composée de Ben-Hadad, Achab (avec 2.000 chars et 10.000
hommes) et plusieurs autres princes marchant contre Salmanasar en
854. Achab s'allia aussi avec Josaphat (1Ro 22:4), roi de Juda,
pour combattre les Syriens. Les prophètes fulminèrent contre cette
pratique des alliances étrangères (Os 8:9,Esa 30:1 et suivants).
Esdras et son école finirent par faire prévaloir une politique
d'isolement (Esd 10:11).