HIÉRAPOLIS
(aujourd'hui Tambouk-Kelessi)
Antique cité de Phrygie, située, ainsi que les deux villes
voisines de Laodicée et de Colosses (voir ces mots), dans la vallée
du Lycus, petit affluent du Méandre. L'apôtre Paul n'y a pas séjourné
et n'a pas fondé directement ces trois Églises, mais elles sont le
fruit de l'activité missionnaire en Asie et en Phrygie, qui marqua le
séjour de l'apôtre à Éphèse (de 53 à 55 environ), et elles
dépendaient de lui (Col 4:13,Ac 19:10). On peut supposer
qu'Épaphras fut l'évangéliste d'Hiérapolis, comme il fut celui de
Colosses (Col 1:7). Le judaïsme était implanté dans cette région
avant qu'on y prêchât l'Évangile, et il semble que le christianisme y
ait fait des progrès rapides. Mais très vite ces Églises oublièrent
Paul, à qui elles devaient la vie, et elles se réclamèrent surtout
par la suite de l'apostolat de Jean et de Philippe.
Hiérapolis est dans un très beau site, faisant face aux cimes
neigeuses du Cadmus. Elle était célèbre dans l'antiquité pour ses
sources thermales et ses eaux pétrifiantes; celles-ci, qui sortent
encore aujourd'hui de la montagne, ont recouvert d'une épaisse couche
de calcaire une partie des environs. Une des curiosités de la ville
était aussi l'antre Plutonium, ou «entrée des Enfers», qui exhalait
des vapeurs méphitiques et dans lequel, selon la tradition, les
prêtres de Cybèle pouvaient seuls entrer sans danger. D'où le nom
primitif de la ville: Hiéropolis (ville du sanctuaire), devenu par la
suite Hiérapolis (ville sainte). La région est volcanique. En 61,
Hiérapolis fut détruite par un tremblement de terre, ainsi que les
villes voisines. Elle se releva d'ailleurs et demeura un centre
important, comme en témoignent les ruines de ses théâtres, de ses
bains et de ses gymnases. Papias en fut l'évêque au II e siècle et
Épictète y vit le jour.