AIGUILLON

Bâton servant à piquer le bétail: souvent très long (2 à 3 m.),
aiguisé à une extrémité ou terminé par un fer pointu simple ou double
fig. 4; (voir Agriculture). La Vers. Syn. le mentionne dans 1Sa
13:21, et divers savants le voient aussi dans le dernier mot du
verset 20, ordinairement traduit «bêche», et qui pourrait bien être
le «pic» nécessaire au paysan en terrain rocailleux; on voit donc que
ces identifications d'outils agricoles sont encore douteuses; elles
le sont surtout au verset 21, dont le texte est très probablement
défectueux.

Mais c'est bien de l' aiguillon à boeufs qu'il s'agit dans Jug
3:31, Sir 38:25,Ec 12:13 (où il figure le stimulant
qui «aiguillonne» l'esprit); Ac 26:14 (reproduit dans Ac
9:5 par le Texte Reçu). Ce dernier passage emploie une expression
proverbiale connue des auteurs élastiques (Eschyle, Pindare, Térence,
etc.): «regimber =ruer contre l'aiguillon», c'est résister
inutilement et à son propre détriment; plus on s'entête, plus on
s'enferre. Cette image expressive, dans l'avertissement à Saul,
rapprochée de l'apostrophe d'Etienne que le même Saul avait dû
entendre: «Hommes au cou raide» (Ac 7:51), pourrait être «ne
allusion aux préoccupations de conscience du persécuteur.

--Le même terme grec, kentron, désigne dans Ap 9:10 un
aiguillon d'animal venimeux, comme le dard du scorpion. Les LXX
rendent par ce même terme le mot «destruction» dans la
personnification de la mort, de Os 13:14: l'aiguillon, c'est
l'arme mortelle; et saint Paul fait allusion à ce sens figuré
lorsqu'il cite ce passage à la fin de son exposé sur la résurrection,
pour célébrer la mise hors de combat de la mort: «L'aiguillon de la
mort, c'est le péché» (1Co 15:55, cf. Ro 5:12, etc.).