ÉTOILE DES MAGES

Astre qui apparut lors de la naissance de Jésus et conduisit à sa
crèche les mages d'Orient (Mt 2:3). «L'étoile marchait devant
eux, jusqu'à ce qu'étant arrivée elle s'arrêta au-dessus du lieu où
était le petit enfant» (verset 9).

De nombreuses interprétations en ont été données. Aucune n'est
parfaitement satisfaisante. Selon certains il s'agit d'un pur
miracle, en ce sens que Dieu aurait créé un luminaire particulier
pour conduire les mages vers Bethléhem. Selon d'autres, le miracle
n'a pas consisté en une invraisemblable création ad hoc, mais
dans la direction d'un astre et dans la signification que prit son
apparition ou sa découverte. On peut, avec Kepler, penser qu'il y eut
une conjonction de planètes qui produisit l'effet observé par les
mages, ou encore qu'un météore inconnu eut lieu alors. Aucune étoile
actuellement ne remplit les conditions voulues pour être assimilée à
l'étoile des mages. D'ailleurs s'il s'agissait d'une étoile connue,
les mages n'auraient pas entrepris leur voyage. On n'est pas
davantage en présence d'une étoile nouvelle qui aurait continué à
luire, puisque nous ne pouvons pas l'identifier. Le phénomène d'une
étoile temporaire, dont l'éclat exceptionnel n'aurait duré que
quelques semaines ou mois, répondrait mieux aux données de
l'Évangile.

Le récit portant que l'étoile marchait devant eux, on a voulu
voir dans cette étoile une comète, astre qui gravite selon une
immense orbite elliptique, en sorte qu'il apparaît durant un certain
temps pour disparaître ensuite. Comme l'orbite des comètes a une
direction quelconque dans le ciel, on pourrait comprendre qu'une
comète ait guidé les mages vers Bethléhem. En tout cas, rien
n'autorise à affirmer que l'étoile des mages était une comète avec
une queue. Le récit ne mentionne rien à cet égard et toutes les
comètes n'ont pas une queue.

Mais ce qui rend toute interprétation précaire, c'est
l'expression: l'étoile «s'arrêta» sur le lieu où était le petit
enfant. Il est vrai qu'il n'est pas donné d'autres précisions, en
sorte qu'il est permis de supposer que l'arrêt ne fut pas définitif:
une fois sa mission remplie, l'étoile a pu continuer sa course à
travers l'immensité des cieux. On connaît l'explication de cette
difficulté par une vieille légende: arrivés à peu de distance de
Bethléhem, les mages avaient cessé de voir l'étoile; l'un d'eux se
pencha sur un puits, et la vit reflétée au fond (on sait que dans le
fond obscur d'un puits les étoiles sont visibles en plein jour); elle
était donc arrêtée au-dessus de l'endroit cherché! On montre
aujourd'hui, sur la route de Jérusalem à Bethléhem, à 5 km. de cette
ville, le légendaire «puits des Mages». Plutôt que de chercher si
loin, le plus simple ne serait-il pas de considérer que les Juifs de
l'entourage de Marie, qui n'étaient point astronomes, se sont
représenté comme l'arrêt d'une étoile le résultat des calculs
astrologiques des mages, auxquels ils n'entendaient rien, et que,
dans le cas spécial, les mages ne leur ont pas raconté?--Voir
Chronol. du N.T.

Quoi qu'il en soit, nous voyons, ici encore, la Bible préoccupée,
non pas de satisfaire notre curiosité scientifique, mais uniquement
de nous présenter l'intervention de Dieu dans l'humanité. Une
prophétie avait annoncé une étoile sortie de Jacob No 24:17), et
les étoiles étaient parfois l'image des grands personnages de
l'histoire (Da 8:10). L'étoile des mages, comète, météore ou
autre, peu importe,est l'invitation de Dieu aux nations païennes.
C'est elle qui réunit autour de l'enfant Jésus, avec les humbles
bergers d'Israël, les savants païens qui viennent saluer Celui dont
la naissance annonce la délivrance de toute l'humanité. H. L.