EGYPTE (2)

Race.

Dès les temps préhistoriques les plus reculés, la vallée du Nil était
occupée par des peuplades dont le véritable berceau est encore
inconnu, et que les sépultures néolithiques nous montrent apparentées
aux autres races de l'Afrique du Nord, Libyens et Berbères. Ce noyau
s'accrut au cours des âges par les constants apports de populations
très diverses que valait à l'Egypte sa situation privilégiée, mais
sans perdre pour cela son caractère africain. Tous ces Syriens, ces
Arabes, ces gens des îles, ces Nubiens, amenés par les invasions,
l'infiltration continue, les arrivages de captifs, se fondirent dans
la masse de la population sans la modifier sensiblement, tant est
grand le pouvoir d'assimilation de l'Egypte; ces infusions de sang
nouveau ont au contraire certainement empêché la race égyptienne de
s'abâtardir et contribué à lui assurer une durée plusieurs fois
millénaire, la plus longue que jamais peuple ait atteinte au cours de
l'histoire.

Paisible et tranquille, très conservateur et soumis au régime,
peu exigeant au point de vue matériel, religieux mais sans
mysticisme, artiste sans envolée personnelle, tel se présente à nous
l'Égyptien d'autrefois, avec son tempérament de bureaucrate et de
paysan, et il faut reconnaître que ces qualités en grande partie
négatives lui ont permis de survivre à toutes les crises et de
s'adapter aux circonstances les plus difficiles.