CLÉOPAS
(forme abrégée du grec Clêopâtre)
L'un des deux disciples que le Seigneur ressuscité aborda sur le
chemin d'Emmaüs (Lu 24:18). C'est une question fort controversée
que celle de l'identifier avec le Clopas de Jn 19:25 (la Vers.
Syn. écrit à tort Cléopas) et avec l'Alphée de Mt 10:3, etc.
(voir ces noms).
Dans le compagnon anonyme de Cléopas on a voulu voir Luc l'auteur
du récit, ce que rend improbable leur façon de parler en
Juifs (Lu 24:20 et suivants); d'autre part ils ne sont pas des
Onze (verset 33), quelque impression que puisse donner à cet égard
l'appendice de Marc (Mr 16:12 et suivant); on s'est demandé si Cléopas
n'était pas tout simplement avec sa femme, qui aurait pris la parole
au verset 22: «qqs femmes des nôtres...», puis qui aurait contribué à
préparer le repas, car il semble bien qu'il n'y eût personne pour les
recevoir à Emmaüs (voir ce mot).
Dans leur désespoir, les deux disciples avaient évoqué la
carrière du Maître (verset 19 et suivant), et l'étranger leur
rappelle son propre enseignement, sur la nécessité, au nom même de la
prophétie, de sa souffrance et de sa mort pour son élévation dans la
gloire (verset 26 et suivant, voir verset 44,47): ce sera bientôt la
première prédication apostolique. (cf. Ac 2:22,36 etc.)
L'apparente intention de Jésus de les quitter et leur insistance
à le garder illustrent ensuite la nécessité de la prière pour
posséder la compagnie du Seigneur: on a appelé cet épisode le Péniel
du N.T. (comp. v. 29 avec Ge 32:26). Le repas n'est point une
célébration de la Cène, mais tous les gestes de l'inconnu la
reproduisent si clairement, qu'à cela il est reconnu! Son but
atteint, il disparaît, laissant les compagnons qui voulaient tout à
l'heure lui épargner un voyage dans la nuit (verset 29) repartir
eux-mêmes dans la nuit, tout brûlants de joie, pour rendre témoignage
au Ressuscité! (verset 338). Page magnifiquement inspiratrice pour
les artistes (peinture, poésie) et surtout pour les croyants.
Jn L.